Pharaon ou l'amour triomphant.

Pharaon s’ennuyait, il présidait comme à l’accoutumée, une de ces journées où la plupart des nomarques se réunissaient (1) et discutaient des affaires du royaume. En fait, ils recevaient surtout les nouvelles directives de Pharaon et en qualité de ˁḏ-mr (2), ils étaient chargés de les appliquer ensuite à leurs provinces respectives. Ces journées se terminaient généralement par un banquet, toujours présidé par Pharaon, qui s’y ennuyait encore plus ferme !

Néanmoins ces réunions étaient importantes, elles assuraient une bonne cohésion du royaume et permettaient une politique cohérente sur l’ensemble de son territoire. Enfin elles rappellaient à tout ces petits seigneurs que Pharaon voyait et savait tout, comme en cette occasion où il prit des nouvelles d’une tentative de rebellion dans le nome de jnpwt ( Son nomarque ne manqua pas d’être surpris tant il était convaincu avoir réussi à étouffer l’affaire. Néfermaât souriat en son for intérieur en voyant l’ai ahuri de l’homme, petite victoire dans une morne journée !

Vint l’heure du repas, la salle était animée par les conversations, un brouhaha constant où percait parfois un rire où une exclamation, seul à sa table, Pharaon chipotait un plat à base de mouton et de fève. Levant là main il fit signe à un serviteur de lui ressservir de la bière. C’est à ce moment qu’il croisa son regard.

Il fut subjugué ! au point qu’il ne s’apercut pas de la bourde de l’esclave qui renversa un peu du liquide sur sa main ! Elle était là assise bien droite mangeant délicatement, ne prêtant aucune attention aux bavardages. Néfermaât ne put s’empêcher de détailler son corps, son visage. Elle avait des lèvres pleines et sensuelles, un léger froncement des sourcils lui donnait un air boudeur et enfantin. Dieu qu’elle était belle ! Sa poitrine ferme gonflait la fine étoffe de sa robe de lin, sa chevelure noire comme la nuit ondulait et cascadait sur ses épaules nues.

Le jeune Pharaon avait connu bien des femmes malgré son âge, toutes pour la plupart issues de son harem, récemment agrandit avec la venue de jolies Numides. Mais cette jeune femme allumait en lui un brasier qu’il n’avait jusqu’à lors jamais connu. Se penchant vers Emheb, son scribe royal, il lui demanda :

« qui est cette femme assise à la droite de ce balourd de Antefoquer ? »

« C’est Ensémekhtouès, sa fille cadete, il me semble que c’est la première fois qu’elle vient. Le nomarque de jnbw-ḥḏ (4 ) doit avoir des idées de mariage, cela est courant que de telles affaires se traitent lors de vos réunions. C’est une bonne occasion pour les nomarques de traiter de ce genre de chose. »

« Informe-le que Pharaon s’oppose à toute accordaille la concernant .


A suivre...


(1): Les nomarques, sous l'ancienne Egypte, étaient une sorte de seigneur local qui représentait Pharaon, ils avaient certaines libertés mais devaient une totale obéissance à leur maître. Ils avaient en autres responsabilités, la collecte d'impôt ou l'ordre public.
(2) Nomarque en Egyptien.
(3) Bubastis.
(4) Nome de la muraille blanche, Memphis.

HRP : Alors là c'est sacrément pervers.
C'est à la limite des règles tacites du RP.

Qui est-ce qui va chercher de falacieux prétextes pour atatquer Carthage hein ???
Carthage au moins a une vraie raison ; protéger son commerce et ses voisins numides.

Citation :

Carthage au moins a une vraie raison ; protéger son commerce et ses voisins numides.

*tousse*
Si une partie de la Numidie est conquise par l'Egypte, rien ne t'aurais empêché de commercer avec ce nouveau voisin. Et la guerre terminée, le commerce avec la Numidie n'aurait pas cessé non plus d'ailleurs.
Quant à protéger ses voisins numide... Nous ne doutons pas de la véracité de cet acte désintéressé, l'altruisme de Carthage sera loué pendant des siècles !

Quant à la raison Égyptienne d'attaquer Carthage, je pense que se défendre est amplement suffisant. Non ?


Pour revenir au rp : très théâtral le Pharaon, je suis fan

La nuit était tombée sur Alexandrie, tout était calme, empreint d'une sérénité que seule des temps de paix peuvent apporter. au loin une felouque entrait dans le port, guidée par la lumière du grand phare.
Surplombant la ville des Ptolémées, le palais de Pharaon se détachait dans la nuit noire, en son sein régnait la même tranquilité, elle succédait à l'intense frénésie qui l'avait animé jusqu'à récemment. Jamais de mémoire d'homme on avait vu autant de passage, ambassadeurs, estafettes, messagers et militaires s'y rendant et repartant dans un ballet incessant.
Mais depuis peu le calme était revenu. Sur un des balcons, Pharaon goûtait cette paix et observait les étoiles. C'était sa nouvelle lubie, ces conseillers étant incapables de lui apporter ne serait qu'une ébauche de solution à ses problèmes, il espérait trouver maintenant des réponses dans les étoiles.
Derrière lui, sur la grande table en ébène finement sculptée, s'étalaient quelques rapports.
Syrtis Magna était évacuée et repasserait bientôt sous contrôle Numide et l'évacuation de Darnis était en bonne voie, à ceci prés qu'une flotte Grec avait coulé quelques navires Carthaginois. L'amiral de cette flotte ne devait pas être au courant de la récente paix mais nul doute qu'une solution diplomatique serait vite trouvée.
Tout cela, Pharaon en avait connaissance mais l'importait guère. Un autre rapport occupait son esprit.
Des espions s'étaient introduit dans Darnis mais leurs efforts pour localiser Ensémekhtouès furent vains. La jeune fille ne s'y trouvait pas!
C'était pourtant la dernière ville contrôlée par Carthage, elle aurait du être là! mais non.
Une idée germait dans son esprit, elle lui parut d'abord saugrenue et sa logique la balaya mais elle revint plus insistante.
Dés le début son père, Antefoquer, n'avait pas aimé voir sa fille avec Néfermaât. Le jeune homme avait mis cela sur le fait qu'il avait une réputation volage, aprés tout celle ci était même connue hors des frontières de l'Egypte, à Carthage on le surnommait même le Tyran au Mille Maîtresses!
Mais en y réfléchissant, les causes pouvaient être plus politiques. En effet, Antefoquer, Nomarque de Memphis, n'avait pas vu d'un bon oeil l'accession de Néfermaât au rang de Pharaon. Car dés lors il avait du rendre des comptes sur la gestion de son Nôme.
La décision était prise, le doute s'étant installé.
Dés demain des espions investiraient Memphis.

A Suivre....

HRP ca va devenir "amour gloire et beauté" cette histoire...

vive pharaon, vive l'amour

Ensémekhtouès avait été retrouvée! ENFIN! les doutes de Néfermaât s'étaient révélés exacts. Son père le Nomarque de Memphis l'avait fait enfermer chez un complice et fait croire à une embuscade carthaginoise. Le but était clair, pousser Pharaon à une guerre sans fin contre Carthage et en même temps travailler à sa perte en complotant.
Dés que son aimée fut localisée, un commando de Gardes du Pharaon fut envoyé pour la libérer.
Leurs retrouvailles furent touchantes, les pleurs se mêlaient aux rires et ils ne cessaient de s'étreindre l'un l'autre.
Mais passé leur joie d'être de nouveau ensemble, une question grave s'imposa à eux.
Que faire d'Antefoquer? Ensémekhtouès plaida sa cause naturellement et bien que Néfermaât fut ivre de vengeance, il ne pouvait sceller leur union dans le sang du Nomarque. Néanmoins un procés devait être fait.
Voici comment il se déroula:
Dans le palais d'Alexandrie, une salle fut aménagée pour accueillir plaignants, témoins et accusés. A l'ouverture du procés, Emheb le scribe royal, lanca la formule rituelle:

"Devant la porte de la justice à l’endroit où l’on entend les plaintes de tous les plaignants, afin de distinguer la vérité du mensonge, à cette grande place où l’on protège les faibles pour les sauver des puissants "

Puis les charges furent annoncées.

"Pour avoir comploté contre Pharaon, fomenté un coup d'état, enlevé la future épouse de Pharaon et assassiné son escorte, seront jugés ici..."

La liste des accusés était longue, elle se termina par le Nomarque Antefoquer.
Vint l'audition des témoins, chacun devant entamer leur déposition par la formule consacrée:

"Comme Amon est durable et comme Pharaon est durable, qu’il vive, prospère et soit cohérent, lui dont la puissance est plus terrible que la mort, je jure de dire la vérité..."

les témoignages se succédèrent, ils étaient accablants et ne laissaient aucune place au doute, lorsque tous furent entendus, le jury composé de Emheb et de quelques Nomarques se retira pour délibérer.
A leur retour ils annoncèrent leur verdict par une autre formule consacrée:

"La justice se rend au nom de Maât, la déesse de la justice et de la vérité, dont voici les principes :
Pratique la justice et tu dureras sur terre.
Apaise celui qui pleure ; n'opprime pas la veuve ;
Ne chasse point un homme de la propriété de son père ;
Ne porte point atteinte aux grands dans leur possession ;
Garde-toi de punir injustement."

Puis vint les condamnations:

Pour avoir tenté de renversé Pharaon, enlevé et séquestré sa future, assassiné son escorte, le verdict est........
.....
LA MORT!

Pharaon dans sa grande magnanimité demande cependant que pour Antefoquer le choix lui soit laissé, il peut choisir entre l'éxil ou le suicide.
Pour les autres, vous subirez le supplice du pal, demain à l'aube.

Quel est le choix de l'ancien nomarque de Memphis?

Antefoquer se leva, pâle et tremblant:

"Je ...je..je choisi l'exil."

Ainsi prit fin le plus important procés qu'ai connut Néfermaât depuis le début de son règne.

Edit:
j'ai corrigé quelques fautes, je tiens aussi àà préciser que je n'ai pas inventé grand chose. Les formules mentionnées sont exactes et elles étaient prononcées comme dit plus haut. Ensuite il y avait une échelle de sanction selon le rang des condamnés et leur crime
pouvant aller de:
1) coup de bâton pour un voleur ou un débiteur
2) affectation perpétuelle à un domaine royal comme serf ou aux travaux forcé dans les mines ou les fourrés de papyrus
3) les mutilations du nez, des oreilles
4) le bannissement avec perte du nom cette peine s’applique aussi à la famille du criminel.
5) la mort soit par décapitation, soit par le bucher, soit par empalement soit par suicide forcés (cette solution n’est appliqué que pour les nantis pour une question d’étiquette) mais la peine de mort n’est appliqué que pour les crimes les plus graves comme le crime de lèse majesté ou de complot contre l’Etat.
(Comme d'habitude j'essaye d'introduire une peu d'histoire à mes RP pour mieux vous servir )

Pharaon ou l'Amour triomphant...
En fait Carthage avait bien payé le nomarque pour qu'il capture la promise de Pharaon... Nous reviendrons !

hrp où je viendrais

Scellé pour l'éternité ?!? Quelle blague! Aujourd'hui Néfermaât ne rêvait que d'une chose! fuir le palais et son épouse.
Oh bien sûr au début leur union fut idylliqe et les premiers mois passèrent comme dans un rêve. On les voyait partout main dans la main riant comme des enfants aprés une bonne farce et il ne se passait pas une journée sans qu'il ne fasse l'amour. Mais les affaires du royaume rattrapèrent bien vite un Pharaon trop insouciant, il lui semblait que les jours n'étaient pas assez long tant le travail s'accumulait. Les premiers temps Ensémekhtouès fut compréhensive mais l'oisiveté et la solitude lui pesèrent bien vite. Un jour elle demanda à son époux s'il n'y avait pas quelques tâches à accomplir, aprés reflexion il y en avait qui incombait effectivement à une reine d'Egypte, notamment l'intendance du palais. Mais cela ne suffisait pas à Ensémekhtouès, il lui fallait plus.
Aprés discussion il lui accorda la charge de Superviseur des docteurs mais là encore cela ne suffit pas, il sembla bientôt qu'elle voulait se noyer dans la même charge de travail que son Pharaon de mari, et elle ne tarda pas à mettre son nez dans toutes les affaires du royaume.
Ce fut leur première dispute car il fallut lui faire comprendre que les vieux militaires n'aimaient pas trop qu'une femme viennent leur dire qu'ils menaient mal leur armée!
Les jours passèrent, chacun travaillant avec autant d'acharnement et vient leur seconde dispute.
Un jour que Pharaon avait à faire dans l'aile nord de l'immense palais, il alla rendre visite à ses concubines, il tint tout particulièrement à voir son dernier né. En effet une de ses maîtresses avait accouché d'un petit garcon peu aprés son mariage. Sa progéniture était nombreuse mais il tenait à connaître chacun de ses enfants, il leur assurait d'ailleurs la meilleure éducation au frais de l'Egypte.
Isis sait comment, Ensémekhtouès l'apprit, elle entra alors dans une rage noire. On entendit ses cris dans tout Alexandrie et c'est un Néfermaât penaud qui s'enfuit dans les couloirs.
Aprés cela elle devint de plus en plus irritable, une rumeur disait que si elle était ainsi c'est parce qu'elle ne pouvait concevoir, qu'en fait son ventre était aussi aride que le désert nubien et que même toute l'eau sacrée du Nil ne pourrait rien y changer! cela n'arrangea pas son caractère...
Soupe au lait, irritable, en proie à de furieuses crises de colère, elle était devenue tout simplement invivable.
Un jour Néfermaât et Ehmeb le scribe royal était dans la salle du trône devisant sur l'économie du pays:

"-Comme d'habitude tu résume bien la situation Ehmeb pourtant...
Pharaon s'arrêta et regarda son scribe.

Tu me sers bien mal en fait."

"Pardon? Que...que...en quoi vous ai-je décu Maître?" fit le scribe en palissant.

"Non tu n'y es pas, tu ne m'as jamais déçu, en fait c'est moi qui ai fait une erreur! et il est temps que je la répare."

Puis d'une voix de stentor il dit:

"EHMEB! AGENOUILLE -TOI!

Aussi blanc qu'un linge, le scribe s'exécuta, l'échine courbée en attente du châtiment.

"Moi Pharaon! Maître de la Haute et Basse Egypte! Te déclare déchu du rôle de scribe royal!"

Maintenant le jeune homme tremblait de peur. Voyant cela, Néfermaât fit une pause, un sourire aux lèvres.

"A partir de maintenant je t'accorde la charge de.............
Grand Vizir d'Egypte!"

Ehmeb releva la tête interloqué, Néfermaât s'approcha et lui posa la main sur l'épaule.

"Relève toi Grand Vizir et fais honneur à ta nouvelle fonction! Maintenant dis moi mon ami et bras droit, n'y aurait il pas des rebelles à mater, j'aimerais fuir ce palais et le dragon qui y loge!"

Encore sous le choc, Ehmeb répondit:

"Eh bien Pharaon, je..."

"Non, maintenant entre nous ca sera Néfermaât, non Néfer c'est encore mieux. J'ai tout autant besoin d'un bon administrateur que d'un ami, et les amis s'appelent par leur prénom."

"D'accord....Néfer...Pour ce qui est des rebelles...L'Egypte n'a plus connu de rebéllion depuis ton accession au trône, le peuple est heureux dans ton royaume, et la paix semble durablement installée, je crains que malgré ma nouvelle fonction je ne puisse te trouver d'échapattoire, sauf peut être une visite surprise dans le nôme de Edfou?"

"Eh bien va pour une inspection surprise alors! je pense que nous devrions partir au plus vite!"

"Je t'accompagne?"

"Naturellement! je ne vais pas laisser mon nouveau Vizir entre les mains de ma harpie de reine! d'ailleurs...."

Un garde entra alors dans la salle, il était porteur d'un message scellé.
Ehmeb déroula le papyrus et pâlit à nouveau.

"Eh bien qu'est ce qui peut gâcher ta journée?"

"L'arménie" fit le Vizir dans un souflle. "Elle nous déclare la guerre! ainsi que le royaume du Pont. Nous avons six mois pour nous préparer ensuite ils envahiront la Séleucie, la Babylonie et l'Egypte!"

"Finalement il semble que je vais avoir plein de raison de quitter ma femme...." fit Néfermaât souriant mais tout aussi pâle que son ami.



HRP ON:
Bon j'ai rattrapé mon retard en Rp, je vais essayer d'être plus en phase avec les événements
HRP OFF.