VIRTUA ROMA
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 SPQR

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Raphael
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MessageSujet: SPQR   SPQR EmptyDim 14 Mar - 11:11

En cette heure matinale, les travées du Sénat étaient encore désertes et aucun bruit ne venait briser la quiétude des lieux. Pourtant, deux sénateurs se tenaient assis côtes à côtes sur les plus hautes marches des gradins et vêtus d'une simple toge qui ne reflétait nullement leur fonction, ils s'entretenaient à mots couverts.

- Je crois qu'il est enfin temps de faire passer cette motion, Scilerus, nous avons tant oeuvré tous deux que j'imagine à peine que notre travail puisse enfin aboutir.

Scilérus Caldius Agrippa, Sénateur de Rome, héritier d'une vieille famille patricienne regardait ses sandales sans mot dire, puis il se retourna vers son interlocuteur et le regarda droit dans les yeux.

- Ne crains tu pas que les autres sénateurs se révoltent à voir tant de terres confisquées ? Il s'agit du plus grand remaniement depuis la naissance de la république. Je sais que ça sert nos intérêts à tous deux, mais ne risque-t-on pas de fragiliser la République en déséquilibrant ainsi le triumvirat qui en est le fondement ?

Quintus Longilius Junius, lui aussi sénateur de Rome, lui prit le bras afin de donner plus de poids à sa réponse :

- Mais ne vois-tu pas que toutes les conditions sont favorables ? La guerre avec les gaulois se termine et tous les sénateurs veulent régler des comptes ! Scipion lui même n'a jamais caché sa rage de voir la Maison Brutii refuser le combat... Sans parler de Joarius Julius Nero, il n'attend que de voir tomber des têtes pour ravaler son amertume. Nous avons tous deux de bonnes places dans la Maison Scipii et je suis certain que nous pourrons influencer Scipion pour lui faire ratifier la motion. Bientot les provinces Brutii seront notres !
- Sauf l'Yllirie... Congédier ainsi un consul de Rome comme simple gouverneur de la province Yllirienne. Celà ne risque-t-il pas d'offenser les Dieux ?
- Mais pense au pouvoir que ça nous donnera ! Presque toute l'Italica sera unifiée sous la bannière Scipii. Pense à la richesse que nous en retirerons toi et moi, à toutes ces commissions que nous prendrons lors de la confiscation des provinces. Je suis trésorier des Scipii et toi administrateur des provinces extérieures à Rome. Autant dire que nous ferons le jour et la nuit ! Nous serons Jupiter et Saturne ! Laissons à Scipion le soin d'incarner Mars et d'attirer à lui la gloire.
- C'est vrai que nous allons exercer le pouvoir et gérer de grandes richesses... Et bien soit, il est temps de mettre la touche finale au plan que nous ourdissons depuis si longtemps. J'en parlerai dès ce soir à Scipion et la motion sera proposée dans la semaine au Sénat. Une nouvelle ère s'ouvre pour Rome.
- Et une nouvelle ère s'ouvre pour la maison Scipii !

Après une sèche accolade, les deux hommes se séparèrent afin de regagner chacun sa villa du palatin, portant en eux de grands bouleversements pour l'équilibre de la république...


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Zaariel
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 14 Mar - 12:55

HRP: Oh le fourbe, il veut démanteler ma faction! SPQR 929583
Sinon un détail: une toge est un habit de patricien hyper galère à mettre, même une "simple toge" est signe de l'appartenance aux hautes sphères du pouvoir à Rome.
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Raphael
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 14 Mar - 13:21

Zaariel a écrit:
HRP: Oh le fourbe, il veut démanteler ma faction! SPQR 929583
Sinon un détail: une toge est un habit de patricien hyper galère à mettre, même une "simple toge" est signe de l'appartenance aux hautes sphères du pouvoir à Rome.

Oui mais la toge de sénateur avait un bandeau rouge alors que les toges "de base" marquaient juste le statut de patricien et pouvaient être blanche ou colorées.
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Raphael
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyMar 16 Mar - 9:43

Une semaine avait passé au cours de laquelle Scilérus et Quintus n'avait guère eu l'occasion de se croiser. Chacun avait œuvré sans relâche pour ourdir la chute de la maison Brutii, l'un en semant le doute et la colère auprès des autres sénateurs et du peuple tandis que l'autre intriguait chaque jour auprès de Scipion l'Ancien afin d'influencer le vieux consul.
Si bien qu'au bout de cette longue semaine, les deux sénateurs furent impatients de se retrouver sur les bancs du Sénat à l'ouverture de la session.

Quand l'heure fut venu, tous furent rassemblés et les gradins étaient pleins. Tous les sénateurs étaient venus à l'annonce de la motion exceptionnelle qui allait y être débattue. On disait même que le Consul Joarius serait présent, et ce malgré ses lourdes blessures encore mal guéries.
Après les annonces préliminaires, le Premier Legat donna la parole à Scipion, Premier Consul de Rome, qui se dirigea alors au centre de la salle, dédaignant le pupitre de l'Oratorio, pour se trouver au plus près de son auditoire. Tandis qu'il prononçait ses premiers mots, Scilerus et Quintus retinrent leur souffle.


"Sénateurs, mes frères romains, la guerre est enfin terminée...Nous sommes en paix avec les gaulois !"

Une acclamation triomphaliste salua cette nouvelle que pourtant chacun connaissait de longue date. Il était toujours bon de commencer par une bonne nouvelle...

"Il est temps à présent de tirer les enseignements de ce qu'il est advenu. Rome est passé très près de sa chute ! La République a tremblé sous les coups des barbares car ses citoyens n'ont pas su la défendre efficacement. Ceci ne doit plus jamais arriver.
La Maison Julii a payé un lourd tribut, le plus lourd de nous tous, sur l'autel de Mars.
La Maison Scipii a aussi versé le sang de ses fils et perdu maintes provinces pour la sauvegarde de la République.
Mais pendant tout ce temps, qu'a fait la maison Brutii ? Les héritiers, tous plus inefficaces les uns que les autres s'y sont succédés, désorganisant leurs légions, n'apportant aucun soutien militaire dans la guerre contre les gaulois. Il a fallu que les territoires Burtii soient envahis pour qu'un jeune consul fougueux, Lucius Junius Brutus Fortis, rassemble suffisamment de légions pour contrecarrer les barbares en Yllirie. Il a fallut hélas que le dernier combat pour la libération de Patavium lui coûte la vie, privant ainsi la Maison Brutii, une fois encore, de son dirigeant..."

Tous gardèrent un moment de silence à la mémoire de Lucius qui, il est vrai, avait sauvé l'Yllirie de l'invasion. Quintus jeta un regard à Scilérus : Scipion allait encore parler, le moment crucial était arrivé.

"Les errements de la maison Brutii ont couté cher à la République, c'est pourquoi j'ai décidé, en accord avec Joarius Julius Nero, de confisquer une partie des terres Brutii en payement."

Un silence tendu envahit la salle. Tous savaient ou pensaient connaitre la suite...

"Par décret, je déclare que les cités de Paestum et Cannae, anciennes provinces Brutii, reviendront à la maison Scipii. De plus, la cité de Segestica sera donné à la maison Julii. La Maison Brutii gardera la souveraineté de l'Italie du Sud et de l'Yllirie, et elle sera chargée de trouver un homme fort, vif, discipliné et rigoureux gestionnaire pour prendre sa place en tant que troisième Consul de Rome. De tous temps les trois Maisons ont gouverné la République, cet équilibre essentiel ne saurait être rompu aujourd'hui. Alors que les Brutii se montrent digne de ma confiance en nommant l'homme providentiel dans les trois mois !"

Un brouhaha ébahit emplit la salle. Effaré, Scilérus jeta un regard incrédule à Quintus, à quelques mètres de lui. Ce n'était pourtant pas ce qu'ils avaient convenus ! Toutes l'italie du Sud devait revenir aux Scipii, pourquoi Scipion se montrait-il si généreux alors qu'il était en position de force ? Deux cités seulement ... et encore étaient elles pauvres et peu développées. Les deux sénateurs rageaient à la pensée des milliers de sesterces qu'ils venaient de perdre.
De l'autre côté de la salle, les sénateurs Brutii soufflèrent de soulagement. Ils s'étaient préparés à s'opposer à la motion, mais finalement, la sanction imposée n'étaient pas si rude et mieux valait jouer profil bas. Leur plus grande interrogation, à présent, était de trouver un nouveau Consul. Et cette fois-ci, il allait falloir bien le choisir !

Le tumulte des conversation était si grand que nul ne se rendit compte du départ de Scipion, ni même de celui de Joarius qui n'avait pas dit un mot de la séance et dont la présence n'avait eu pour seul btu que de donner du poids à la motion. Si bien que la session du Sénat fut close sans même qu'un seul sénateur n'ait l'idée d'y opposer son veto...
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Raphael
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyMer 17 Mar - 15:40

Cinq semaines plus tard, Quintus Longilius Junius, Trésorier de la Maison Scipii, déjeunait dans la villa de Scilerus Caldius Aggripa à Capua. Les deux sénateurs, attablés depuis plus d'une heure, discutaient avec morosité des évènements des dernières semaines.
Quintus était porteur de sombres nouvelles


-Et savais-tu que Stipulus Scipius a organisé une réception en l'honneur de Mercure il y a cinq jours ?
- Stipulus ? Mais non, je n'en ai rien su ! Il n'a donc pas jugé bon de m'inviter... Dis moi vite, qui était venu à cette recpetion ? presque personne j'espère !
- Figure toi, Scilérus, que je n'en sais rien... je n'étais moi-même pas invité. Mais aux dires des esclaves que j'ai soudoyé, toute la Gens Scipii y était. Scipion l'Ancien y a même fait une apparition.
- Scipion lui-même ! et nous n'étions pas là...

L'administrateur des provinces de la Maison Scipii se pris la tête entre les eux mains, accablé.

-Quelle catastrophe... Nous sommes complètement tombés en disgrâce, tous nos amis nous tournent le dos, nous avons perdu toute crédibilité dans cette histoire. Scipion a clairement affiché devant tout le Sénat que lui seul prenait les décisions à Rome. Comment veux-tu que nous amis nous respectent et que nos ennemis politiques nous craignent. Nous sommes la risée de tout Rome...
- Oui, je crois que nous avons vendu la peau des Brutii un peu trop tôt. Et beaucoup de patriciens ont perdu énormément d'argent à cause de nous. Enfin... toi au moins tu peux tirer quelque prestige à administrer deux nouvelles provinces.
Scilérus jeta un regard courroucé à Quintus :
- Ne m'en parle pas, s'il te plait ! Ces deux cités... des gros villages oui, voilà tout ce que c'était. Il n'y a rien de bon à tirer de ces deux provinces, et depuis presque un mois je me contente d'organiser le départ et le relogement des plébéiens de Rome... L'Urbs est saturée, au moins en proposant aux plus pauvres des terres et de belles villa acceptent-ils d'aller s'installer à Paestum. Mais il faudra du temps avant que ces cités soient d'un quelconque intérêt politique, militaire ou financier.
- Oui, c'est vrai que je n'ai pas vu un grand changement dans les rentrées d'argent depuis que ces deux provinces ont été rattachées à notre maison.
- Et tu ne sais pas le pire ! Scipion m'a annoncé avant-hier que la cité de Niméa allait être rendue aux gaulois et qu'il fallait que j'organise aussi le don de la cité de Bononia aux Julii.
- Deux cités de moins ! Mais Scipion est fou ! a-t-il la moindre idée de ce que me coute chaque mois l'entretien des quatre légions qu'il a levé au nom de la Maison Scipii ??? Nous sommes en déficit depuis de longs mois et malgré mes rapports, il semble se refuser à dissoudre ses troupes... La guerre est pourtant finie !
- Oui... je ne sais que penser de tout ça. Où Scipion croit-il que nous allons trouver les moyen de financer tout ça ?
- Je n'en sais rien mon ami.... Alors profitons tant qu'il nous reste de quoi manger et boire !

Sur ces mots, Scilérus claqua des doigts afin que deux jeunes esclaves leur apporte la suite du repas qu'ils avaient commencé...


Dernière édition par Raphael le Mer 17 Mar - 15:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyMer 17 Mar - 15:50

HRp mmm ça sent pas bon pour Quintus et Silerus... ne pas être convié aux façades sociales importantes que sont les banquets, c'est pas bon du tout! SPQR 929583 C'est comme un feuilleton de la BBC ton RP, bravo SPQR 379400 HRp
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyJeu 18 Mar - 9:32

- En ibérie ??....... Mais qu'est-ce que la LEGIO VIII fait là-bas ?
Le visage du Trésorier de la Maison Scipii, Quintus Longilius Junius manifetait une telle surprise que le centurion avec lequel il s'entretenait faillit laisser s'échapper un sourire.
- Selon les ordres du Premier Consul, la LEGIO VIII GALLICA a libéré la cité de Niméa et fait route vers la frontière ibérique. Je n'en sais pas plus, je me contente d'obéir aux ordres et je veisn à toi pour requériri la solde de nos armées.
Quintus fixa le centurion avec défiance.
- Allons mon ami... tu en sais plus que tu ne veux le dire.
Il déposa sur la table une petite bourse qu'il entrouvrit afin que le soldat puisse contempler les deniers en or qu'elle contenait.
- Je sais que les renseignements coûtent cher à notre époque. Mais je ne suis pas un ingrât sache-le. Pourquoi, en ce stemps de paix, Scipion envoie-t-il des troupes en ibérie ? Cette nation n'est-elle pas actuellement en guerre contre Carthage ?
Le centurion, tout en fixant les pièces d'or, déglutit avec peine et répondit lentement.
- Et bien.... on murmure des choses dans la légion...
- Continue ...
- Il y a de celà un an, un carthaginois est venu s'entretenir avec Scipion dans sa tente de commandement alors qu'il guerroyait en Gaule... Ils auraint apparemment convenu d'attaquer conjointement l'ibérie pour se partager son riche territoire.
- Mais c'était il y a un an... il me semble que Scipion n'a pas répondu favorablement.
- Oui, mais aucun refus n'a été émit non plus. Nous étions encore en guerre contre les gaulois, aucune légion n'était disponible. Mais à présent, l'ibérie tombe de toute part, ses cités sont la proie des hordes puniques et germaines.
- Oui Oui... je comprends mieux.... En fait c'est très clair ! Scipion m'a parlé de son besoin d'étendre les frontières de la Maison Scipii ! Il se hâte donc d'envoyer des troupes honorer l'accord avec Carthage et ce afin de récupérer quelques provinces ibériques avant que la guerre ne soit terminée...
Quintus marchait de long en large tout en exposant sa pensée, oublieux qu'il était de la présence du légionnaire.
- Il fait d'ailleurs bien de se hâter car mes espions m'ont révélé qu'un protocole de paix est en passe d'ête signé entre les celtibères et les carthaginois. J'ai bien peur qu'il n'y ait plus de miettes à ramasser... A moins que Scipion ne veuille s'engager dans une guerre unilatérale contre les ibères... Il est vrai que leur armée n'a plus grand chose à opposer à nos légions ! Il va falloir que je me rende au Palais pour....
- HM ! Hm !
D'un raclement de gorge, le soldat rappela sa présence au sénateur.
- Ah oui... excuse-moi...
Quintus tira deux pièces d'or de sa bourse et les plaça dans la main du centurion, manifetement mécontent de se voir si faiblement récompensé. Il claque sèchement des talons et sorti de la pièce en pestant. On l'y reprendrait à livrer des informations à ce pingre de Trésorier !

Et tandis que le soldat disparaissait, Quintus se saisit d'un parchemin afin d'y rédiger une missive à l'adresse de son compagnon de toujours, Scilérus Caldius Aggripa.
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Dragoris
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyJeu 18 Mar - 9:55

Très beaux RP, j'adore le raffinement de la politique romaine SPQR 929583
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Raphael
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 21 Mar - 15:12

Scilérus Caldius Aggripa, administrateur des provinces de la Maison Scipii, travaillait depuis de longues et silencieuses heures derrière son bureau.Il avait passé en revue tous les rapports sur les transferts de population au sud de Rome et il n'était pas peu fier de constater que le projet de répartition des plébéiens romains dans les cités nouvellement acquises portait ses fruits. Finalement, une fois retiré les commissions et pot-de-vins de tous les intermédiaires, il lui restait quand même une belle somme récupérée sur la revente des biens des expatriés brutii dont les villa avaient été confisquées. De même, la mise aux enchères des terrains les plus fertiles se révélait elle aussi assez fructueuse.
Tout irait donc pour le mieux si Scipion ne lui avait pas confié la lourde tâche d'opérer un échange de provinces avec la Maison Julii. Il devait organiser avec son homologue Julii la cession de la cité de Bononia et la récupération de celle d'Ariminum.

"Ah ! ces consul ! grommela Scilérus pour lui-même, Pour eux il ne s'agit que d'une banal échange... mais ils n'ont aucune idée de toute les formalités administratives que ça implique...Le transfert de toutes les institutions, la nouvelle répartition des secteurs d'imposition, la mise en place des garnisons et des temples... Et tout ça sans pouvoir opérer le moindre profit ! Quelle plaie..."

Un vacarme grandissant tira Scilérus de ses pensées. Quel était donc ce bruit ? qui osait déranger la quiétude des lieux ? N'avait-il pas ordonné à son secrétaire d'interdire toute visite pour la journée ? Cet incapable sera fouetté dès ce soir !
Soudain, la double porte du bureau s'ouvrit à la volée, poussé par un Quintus Longilius Junius en émoi, à moitié débraillé et dont les yeux tournaient en tout sens comme ceux d'un fou.
- Des centaines de milliers !!! des centaines de milliers !!! Oui mon ami... plus que tu n'en a jamais vu dans ta vie !!!
- Quoi ?... de quoi parles-tu ?
Qunitus se jeta sur son ami pour le saisir par les épaules, lui jetant un regard aux yeux pétillants.
- De l'or !!! des sesterces, des deniers, des rubis, des joyaux, des statues en or !
- De l'or ??? mais où, pourquoi ?... parle !
- Ce matin, on m'a chargé de comptabiliser et stocker un immense chargement en provenance d'Aleria. Scipion lui-même était présent pour superviser le déchargement. Les bateaux contenaient des caisses remplies d'or et de bijoux, un trésor gigantesque ! Au bas mot, je dirai un demi-million de sesterces d'après mes dernières estimations... enfin après que j'ai prélevé une part raisonnable pour alimenter nos propres finances, mon ami, sache que je ne t'ai pas oublié dans l'affaire !
- Mais mais mais ??? d'où vient cet or, comment un tel butin se retrouve-t-il en notre possession ? et par quel miracle ?
- Scipion n'a rien voulu me dire à ce sujet...Ce diable d'homme aime tant le mystère ! Et ce trésor est composé de pièces de toutes origines, de l'art celtique aussi bien que du phénicien. Peut-être est-ce le tribut versé par les gaulois pour l'arrêt de la guerre ? ou un versement de nos alliés grecs que sais-je... si moi, le Trésorier, n'ait pas été mis au courant, qui peux le savoir avec exactitude ?
- Mais qu'est-ce que Scipion veut faire de tout cet or ? Il n'est pas homme à aimer le luxe pourtant ...
- Tu ne devines pas mon ami ? tu ne devines pas ... Ah Ah AH !
Faisant volte-face, Quintus sortit précipitemment de la pièce dans un rire quasi-démoniaque et tout en continuant de scander " tu ne devines pas ?"
Scilérus se leva et le poursuivit, le harcelant de questions :
- Deviner quoi ....? attend ! mais attends moi !... Qu'est-ce que Scipion veut faire de cet or ?

Le silence retomba sur le bureau où quelques papiers s'éparpillaient dans la brise de l'après midi qui entrait par l'atrium...
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyLun 22 Mar - 12:00

Les rangs du Sénat étaient très agités alors même que la session n'avaient pas commencé, les discussions s'envenimaient, révélant les dissenssions qui existaient entre les différentes parties, les différentes Maisons et familles. Les partisans de la guerre se confrontaient à ceux qui prônaient la paix, les dignitaires Brutii médisaient sur l'ampleur que prenait la Maison Scipii, les partisans Julii contestaient la cibla choisie par le Premier Consul... en bref, la discorde régnait dans l'assemblée et ce dans la plus grande confusion.
Au milieu de tout ce petit monde, seuls Scilérus et Quintus semblaient se réjouir. En effet, les deux sénateurs étaient ravis à l'idée des profits qu'ils pourraient réaliser en temps de guerre, la gestion des prises de guerres et des provinces annexées leur étant dévolue à tous deux. Et de plus, l'importance des nouvelles faisait oublier à tous la déconvenue dont ils avaient fait les frais lors de l'annexion des territoires brutii.

Soudain, Scipion l'Ancien, suivi de sa cohorte de licteurs, fit son apparition et vint se placer sur son fauteuil de Premier Consul.
Déjà Lepidus Furmus, sénateur non affilié, se levait pour interpeller le triumvir :


- Noble Scipion, tout le sénat s'inquiète de la conduite de ta politique extérieure... A peine sortis d'une guerre, voilà que tu veux nous plonger dans une autre, et ce contre la plus grande puissance de la Mare Nostrum ! ... Je me demande bien pourquoi tu t'empresses tant de faire la guerre ? serait-ce par avidité personnelle ?

Fronçant les sourcils, le front posé sur le revers de sa main, Scipion répondit sans même prendre la peine de se lever, marquant aisni le dédain qu'il avait pour l'intervention de son adversaire politique.

- Mes soldats sont morts pour la Sicile, de nombreuses familles, nos frêres romains, se sont trouvés annexés par les carthaginois, dépouillés de leur biens et mis en esclavage pour certains d'entre eux. J'ai du abandonné ces provinces pour des raisons stratégiques que l'urgence de l'époque exigeait. Mais ce faisant je me suis juré de revenir et de libérer nos cités.... et c'est bien ce que je compte faire aujoud'hui !

Quelques approbations fusèrent dans les rangs des sénateurs Scipii, tous avaient en effet de gros intérêts en Sicile et semblaient désireux d'en retrouver la jouissance.
Scipion continua


- De plus, Carthage étend son emprise jour après jour sur le monde connu, et tandis que sa puissance augmente, la notre périclite... Nous avons aujourdh'ui des légions fortes et entrainées au combat. Si la paix doit régner, nos soldats rentreront chez eux et Rome n'aura plus alors d'armée digne de ce nom. Je souhaite profiter de l'ardeur guerrière de nos citoyens pour frapper tant qu'il est temps ! Bien sûr cette guerre sera terrible, Carthage est très puissante et la Maison Scipii jettera toutes ses forces dans la bataille, mais c'est un combat noble et glorieux car nous en retrirerons la puissance et la liberté.
IL EST TEMPS D'AFFIRMER LA PUISSANCE DE ROME !

Scipion s'était levé pour marteler fortement ces dernières paroles, surprenant par sa vigueur retrouvée certains des sénateurs qui le disaient vieillissant. Cependant, tous s'étonnaient de le voir mêler si souvent le destin de Rome à celui de la maison Scipii car seule cette dernière s'était engagée dans la guerre. D'aucun disaient même que ce choix avait été fait unilatéralement par Scipion qui avait à peine pris le temps de consulter ses co-consuls. D'ailleurs ni Joarius, ni Romulus Brutus ne participaient à la session en cours...

- Attendez quelques mois et vous jugerez du résultats... Je suis un vrai romain, un fils de Mars ! Je sais que je prend des risques, mais je suis prêt à les assumer. Je vais donc me rendre moi-même en Sicile pour surveiller les manoeuvres de nos légions.... Je sais aussi que vous m'acclamerez tous si je reviens victorieux, ce qui légitimera mon geste aux yeux de tous, mais qu'aucun d'entre vous en me pardonnera si ma défaite entraine des pertes pour la République. La partie ne sera pas facile, croyez- moi ! Mais je ne suis ni un usurier ni un boutiquier, je ne suis pas homme à profiter des avantages acquis sans jamais risquer la moindre perte.... je ne suis pas un lâche...

Scipion avait articulé lentement les derniers mots, si bien que Scilérus et Quintus, comme la plupart des sénateurs, s'étaient sentis mal à l'aise à l'idée que ces reproches purent leur être destinés. Tous dans l'assemblée avaient compris que Scipion les méprisait - l'allusion aux boutiquiers étaient significative- et les riches patriciens commencèrent à regretter que le Premier Consul fut incorruptible...

-
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Joarius
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyLun 22 Mar - 17:59

Galerius Julius regardait la scène avec dégoût...
Son père Joarius Julius Nero l'avait prévenu, mais il pensait que c'était le côté rigide de son père qui l'avait fait ainsi parler ; ce père qui plaçait l'Honneur, l'amitié et d'autrres hautes vertus bien au-delà de ce qu'elles devraient être.
Mais non, en fait il n'avait rien sous-estimé... Certains sénateurs étaient bien trop préoccupés de leurs petites affaires et de leurs profits personnels pour s'intéresser réellement à la grandeur de la République de Rome, à son Honneur et au bien de sa population... Des chiens qui se jettent sur un os à ronger, et qui ont peur des loups qui les menacent... voilà le sentiment que lui donnait ce spectacle misérable...
Galerius ne savait quoi dire, et préféra s'abstenir que de réagir à vif, au risque de se mettre en situation politique périlleuse, et au-travers lui, la Maison Julii.
Dieux, que Galerius regrettait les moments où il devait s'entraîner dur avec les Légionnaires... Il avait souffert, mais avec eux au moins, point de bassesses et de fourberies : l'amitié et l'honneur avaient leur véritable sens.
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyJeu 25 Mar - 12:36

L'ambiance était à la fête chez Gaius Flector Sylva. Les esclaves s'activaient au milieu des nombreux convives, apportant les mets et les nectars les plus raffinés qu'on put trouver en méditérannée, servant les invités avec anticipation si bien qu'aucun patricien ne put jamais se plaindre d'avoir un verre ou une assiette vide. Gaius, sénateur bon vivant et bien en chair, paradait au sein du gratin des gratins de Rome, évoluant comme un cacahlot au milieu des dauphins et gratifiant chaque discussion d'un rire tonitruant.
Un peu à l'écart de la foule, Quintus et Scilérus contemplaient la scène avec agacement. Scilérus ne voyait pas d'un bon oeil cet étalage de richesse qui semblait le renvoyer à ses actuelles difficultés financières.


- Ce porc de Gaius ! Mais où a-t-il trouvé de telles richesses ? Je le croyais aux abois...
- Ah ? tu n'es pas au courant Scilérus ? Tu n'as pas du faire attention aux nouvelles attributions que Scipion a ordonné en but de préparer la guerre contre Carthage.
- Non, effectivement, j'ai eu beaucoup de travail ces derniers temps... dis-moi tout, Quintus.
- Notre cher Gaius Flector Sylva est depuis un mois et demi l'armateur officiel de la Maison Scipii. Il a été charég par Scipion de réunir une flotte conséquente et d'organiser le transport des troupes et des marchandises.
- Cet incapable ? Scipion a donc perdu la raison ?
- Tu ne crois pas si bien dire... en tant que Trésorier j'ai pu constater à quel point les états de frais de la marine sont sans commune mesure avec la réalité de nos forces. Gaius récupère une marge conséquente sur la construction de chaque navire ainsi que sur le recrutement de son équipage.
- Ah bon ? et tu n'as rien signalé ? Il te suffit pourtant de pointer du doigts certains registres pour faire choir cet animal puant du piedestal sur lequel il se pavanne actuellement.
- Le dénoncer ? tu n'y pense pas ! Quel intérêt pour nous ? Bien au contraire... sache que Gaius se montre très généreux quand il s'agit d'acheter mon silence.
- Il t'as acheté ? et tu ne m'en as rien dit ?... J'espère qu'il t'a beaucoup offert pour cette trahison envers ton viel ami....
- Ne t'inquiètes pas Scilérus, je ne t'ai pas oublié. Pourquoi crois-tu que nous sommes tous deux invités ? Certainement pas pour notre talent pour les mondanités ! Non non, je pense que Gaius a encore de fructueuses propositions à nous faire. La guerre va s'accélérer et il va y avoir beaucoup d'argent à se faire, mais il faut être prêt à saisir le bon instant. J'ai donc fait valoir à Gaius qu'en tant qu'administrateur des provinces, tu serais le mieux placé pour organiser le transfert des marchandises saisies ainsi que l'approvisionnement dans les cités capturées en Sicile. Attends-toi à recevoir un pot-de-vin dans la semaine.
- Ne m'insulte pas Quintus ! Je ne suis pas homme à accepter des pot-de-vin .... Je préfère parler de gratification personelle pour service rendu.

Sur cette dernière parole, les deux hommes partirent d'un grand rire franc et trinquèrent violemment en se tapant sur les épaules au grand étonnement des autres convives qui, pour la plupart, avaient toujours considéré ces deux sénateurs comme des ascètes stoiques et peu enclin à festoyer.
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptySam 3 Avr - 13:52

Il y avait de l'animation sur le forum en cette matinée ensoleillée. Les marchands vantaient la qualité de leurs produits tandis que les patriciens déambulaient entre les étals. Tranquillement installés à l'ombre, trois hauts personnages dégustaient un hydromel gaulois en devisant gaiement si bien que, pour tout observateur étranger, on eut pu croire contempler trois vieux amis heureux de se retrouver en train de plaisanter à propos de l'orgie de la veille. Il eut fallu être bien avisé pour s'apercevoir que deux d'entre eux regardaient avec avidité, amertume et dégout le troisième - le plus loquace- scrutant dans ces paroles l'information vitale qui leur eut permis de s'approprier ses richesses et de le réduire à jamais au silence.
En effet, Quintus et Scilérus, puisque c'était d'eux qu'il sagissait, souffrait de devoir supporter quasi-quotidiennement la compagnie assomante de Gaius Flector Sylva, ce gros personnage sans éducation, qu'ils hônissaient en privé mais flâtaient en public.


- C'est comme je vous le dit, mes amis, des centaines et des centaines de vaisseaux ! Plus que je n'en avait jamais vu de toute ma vie d'armateur ! La mer était tapissée de navires carthaginois... et pas des coques de noix, par Neptune, non ! Mais des vaisseaux de guerre, des galères, des quinquérèmes à corvus... Ah ça croyez moi, la flotte carthaginoise c'est quelque chose ! Nos propres navires font demi-tour dès qu'apparait la moindre voile à l'horizon ces derniers mois afin d'éviter d'être envoyé par le fond ! AH AH AH !
- Dois-je comprendre, Gaius, que tu admire nos ennemis au point de t'en vanter au coeur de même de Rome ? sur le forum ?
Gaius se renfrogna.
- admirer... admirer.... n'exagère pas Scilérus, j'ai simplement pu constater de mes propres yeux la puissance de leur flotte. Et c'est pour moi synonime de richesse ! car Scipion m'a urgemment ordonné la construction de navires pour contrer cette armada, et tant que la rivalité navale subsistera, ma fortune augmentera.... et la votre avec bien entendu !
Quintus prit alors la parole, s'adressant à Scilérus comme si Gaius Flector était absent.
- A propos de fortune, je te remercie pour notre arangement. Ton plan a bien fonctionné, il m'a suffit de soudoyer deux trois légionnaires et de modifier quelques écritures et le tour était joué. Tu recevras ta part dans deux jours et nous fêterons ça comme il se doit !
- Oh, je n'ai pas fait grand chose, c'est la situation qui s'y prêtait. Tu sais combien les temps troubles de la guerre sont propices à ce genre de petite affaire.
Intrigué, appaté tel un chien flairant un cadavre encore frais, Gaius s'immiça dans la conversation.
- Olà olà ! De quelle affaire parlez-vous dont je n'ai point été informé.
- C'est la prise de Messana, expliqua Quintus, les carthaginois ont laissé un grand nombre de richesses dans la cité et les légionnaires de la LEGIO IV AUGUSTA ont pu réunir une certaine somme d'argent en fouillant les palais desertés. En tant qu'administrateur de la nouvelle cité conquise, Scilérus a été averti de la prise et il m'a indiqué qui soudoyer parmis les légionnaires pour en subtiliser une partie. Il m'a été facile ensuite, en tant que Trésorier, de faire disparaitre toute trace des sommes détournées. Au pire, nous accuserons les soldats de s'être livré à un pillage non autorisé sur une cité libérée du joug carthaginois.
- Mais... et moi dans tout ça ? Pourquoi n'ai-je rien reçu ?
- Et bien, cette affaire n'est pas maritime... et puis les sommes d'argent étaient modestes au regard de ta fortune. Je ne pensais pas que ça t'interesserait. Tu sais, nous n'avons que modestement détourné un dixième de la somme récupérée à Messana.
- Mais combien les carthaginois ont-il laissé ?
- Bah... disons 35 000 sesterces...
- Quand même ! Vous vous êtes octroyé plus de TROIS MILLE sesterces !!!
Un silence gêné tomba sur la table. Tous les trois regardèrent de part et d'autre afin de s'assurer que nul plébéien n'avait entendu, puis Gaius reprit d'un ton empli de colère froide.
- Vraiment mes amis, vous me navrez ! Par Junon ! Je vous ai bien fait profiter de mes largesses lorsque la fortune m'a souri, et même si quelques milliers de sesterces ne changerons rien à ma puissance, j'estime qu'il s'agit d'une question de principe ! J'exige de recevoir ma part sur ce butin, et sur toutes les prises de guerre suivante que vous jugerez oportun de détourner !
Quintus et Scilérus prirent un air navré et effrayé.
- Excuse nous Gaius... vraiment nous ne pensions pas à mal... Soit sans crainte, tu seras le premier averti lors de la prochaine victoire et pour preuve de notre bonne foi, nous demanderons même aux légionnaires te livrer l'argent en premier afin que tu puisses organiser par toi-même une juste répartition de la somme. Après-tout, c'est toi notre chef...
- Oui, c'est vrai ! c'est toi notre chef...
Gaius savoura ces paroles.
- Votre chef... bien entendu... c'ets moi qui donne les ordres, AH AH AH ! très bien ! Prévenez moi dès que vous aurez encore une belle opportunité !

Gaius se leva et asséna une grande claque dans le dos de Quintus, puis il tourna le dos et s'enfonça à travers la foule dans un rire tonitruant, insensible aux flèches acérés des regards que lui décochèrent les deux sénateurs.

-Il a tout gobé ce gros pourceau. S'il croit vraiment que nous allons lui livrer nos revenus juteux. Hé Hé ! Je pense que nous avons réussi à le mouiller dans une sombre histoire.
- Et oui Quintus, je te l'avais dit. Sa chute est à présent programmée. Il n'y a plus qu'à attendre une nouvelle victoire de Scipion en Sicile. Ce qui ne saurait tarder puisque j'ai été informé de la bonne progression de la LEGIO I ITALICA.
- Ah ? et de quelle cité allons nous recueillir les largesses cette fois-ci ?
Scilérus se leva et jeta quelques pièces de bronze sur la table à destination de l'aubergiste.
- Il me semble qu'il s'agit de Panormus.
Les deux comparses s'enfoncèrent à leur tour dans les dédales du forum et Quintus s'esclaffa :
- Panormus ! ah ah... figure-toi que j'ai connu une magnifique sicilienne qui venait de là-bas ! Une fille sans éducation, mais douée d'une imagination, mon ami !
- Raconte-moi ça en détail Quintus... je suis tout à toi.
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 4 Avr - 2:52

J'adore ! Je trouve ces histoires des deux compères très intéressants, ça me fait bien marrer le plaisir que tu prends à détailler des intrigues politiques pathétiques SPQR 929583 (pathétique dans le sens où des sénateurs romains se livrent à ce genre de pratique... Mais bon, il en va ainsi dans toutes les républiques, hein SPQR 211230 )
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 4 Avr - 8:52

Dragoris a écrit:
J'adore ! Je trouve ces histoires des deux compères très intéressants, ça me fait bien marrer le plaisir que tu prends à détailler des intrigues politiques pathétiques SPQR 929583 (pathétique dans le sens où des sénateurs romains se livrent à ce genre de pratique... Mais bon, il en va ainsi dans toutes les républiques, hein SPQR 211230 )

Merci !
Le but c'est de donner des infos sur ce qui se passe au cours de ma campagne sans pour autant que ce soit le sujet exact de mes récits. Donc au final, mes actions dans le jeu servent juste de trame de fond à l'histoire des deux sénateurs.
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyDim 4 Avr - 16:36

Oui, c'est un peu comme mes deux persos qui se battent en RP, mais qui ne font en fait que suivre le déroulement de la campagne. Pour l'instant c'est le RP qui suit la campagne, mais ça serait très drôle une campagne qui ne ferait que suivre le RP SPQR 929583
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyLun 26 Avr - 9:35

En définitive aucune autre cité carthaginoise n'était tombée... Du coup, Quintus, exaspéré par les frasques de Gaius avait décidé d'agir, et ce sans consulter son vieil ami Scilérus. Pour ce qu'il comptait faire ce soir, mieux valait ne pas avoir trop de témoins.

Aussi avançait-il le visage masqué par un des pans de sa toge, en compagnie de deux esclaves, Gamnios et Corfa, dans les ruelles sombres qui menaient aux docks de Capua. Arrivés à quelques mètres de leur destination, Quintus pris Corfa par le bras et lui dit :

- Tu te souviens bien de ce que tu dois dire, j'espère ?
- Oui maître.
- Bien... va te dissimuler sous ses colonnes et laisse nous quelques minutes avant d'intervenir. Gamnios te fera un signe discret quand le moment sera venu. Et surtout ne te fais pas remarquer avant.... Va !
Corfa se hâta de disparaitre dans l'obscurité tandis que Quintus et Gamnios avançaient vers l'un des quais, faiblement éclairé.

Le vieil armateur, Peptus Ovida les attendait depuis quelques heures, nerveusement, aussi fut-il presque soulagé de les voir arriver. Peu habitué aux intrigues, le vieil homme se sentait mal à l'aise face à ces sombres interlocuteurs.

- Salut à toi, dit Quintus excuse nous pour le retard, mais nous avons dû louvoyer pour s'assurer que nul ne nous suivait. As-tu fait ce que je t'avais demandé ?
- Oui, oui ... tous les madriers sont stockés dans le hangar que tu m'as indiqué. Mes ouvriers attendent que tu leur livre le bois de substitution.
- Parfait, mes propres hommes sont actuellement en train de décharger ce bois sur tes docks afin que la production de navires ne soit pas trop ralentie. Tu verras, personne ne se rendra compte de rien, et nous ferons de merveilleux bénéfices sur la revente du chêne.... D'ailleurs voici ton avance, comme convenu.
Quintus jeta une bourse remplie d'or au vieil armateur dont les yeux semblèrent s'illuminer tandis qu'il demandait.
- Mais ne crains-tu pas que l'utilisation de ce bois médiocre ne fragilise trop la structure des navires ?
- Peut être, mais de toute façon, pourquoi envoyer du si beau bois par le fond ? les carthaginois ne verront pas la différence quand ils couleront nos navires !
Quintus et Gamnios partirent d'un grand rire sardonique, glaçant le sang du vieil armateur qui sentait bien que ette situation risquait de lui attirer beaucoup d'ennuis.
C'est à ce moment que Corfa entra dans la lumière.


- Ave Gaius Flector Sylva , je viens t'annoncer que tout le bois a été déchargé conformément à tes ordres.
Quintus se jeta sur Corfa et d'un revers sec de la main sur son visage le jeta à terre avec violence.
- Imbécile ! Ne prononce jamais mon nom ! Tu veux me faire crucifier ou quoi ?
L'armateur Peptus, médusé par ce qui venait de se passer rester immobile. Quintus songea que, bien que le vieil homme ne fut pas subtil, il pouvait flairer la grossièreté du complot, aussi, pour donner du poids à la situation décida-t-il d'improviser : Il sortit une dague et d'un geste vif la plongea dans la gorge de Corfa, toujours à terre, qui laissa tout juste échapper un hoquet de surprise. Puis du même geste vif, il attrapa l'armateur par le col et approcha son visage courroucé au plus proche de celui du vieil homme.
- Tu n'as rien entendu, compris? Ne répète jamais mon nom à quiconque faute de quoi tu subiras le même sort que cet incapable. Contente-toi faire l'échange des bois et je te ferai parvenir ta part sur la revente, ensuite oublie moi à jamais... compris ?
- oui... oui....
Il lâcha l'armateur qui s'enfuit rapidement dans l'obscurité. Quintus, satisfait, se retourna vers Gamnios et lui dit :-Parfait, suis cet imbécile et assure-toi que ses ouvriers utilisent bien le bois pourri que nous leur avons apporté. Tu viendras me faire un rapport tous les cinq jours et tu m'indiqueras exactement quels quinquérêmes sortiront de ce chantier.
- Oui maître.
- Et débarasse moi du corps de celui-ci, il ne faudrait pas qu'on puisse faire le lien avec moi.
- Oui maître.
Satisfait, Quintus repartit d'un pas plus léger vers le cheval qui devait le reconduire à Rome.


Trois mois plus tard, la flotte romaine, pourtant supérieure en nombre lors de cet affrontement, perdit une importante bataille navale au large de la sardaigne contre les carthaginois. La rumeur se répandit parmis les soldats que les coques des navires romains avait éclaté lors des abordages, plongeant les valeureux combattants dans les flots avant même qu'il n'aient pu livrer bataille contre les puniques. Effaré par une telle déconfiture, Scipion l'Ancien mandata deux de ses meilleurs prétoriens pour trouver les responsables. L'enquête les mena rapidement à un certain Peptus Ovida, armateur en charge de la construction des galères incriminées.
Il apparut que le vieil homme ne fut pas long à donner, sous la torture, le nom de celui qui avait corrompu son chantier....
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyLun 26 Avr - 10:02

Un des meillleurs Rp par l'originalité SPQR 211230
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyLun 26 Avr - 10:34

Complètement d'accord !
C'est très amusant. Moi aussi j'ai été surpris de voir la flotte carthaginoise vaincre la flotte romaine à ce moment-là SPQR 929583
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyJeu 29 Avr - 8:51

Ils étaient venu chez lui en pleine nuit. Ils avaient violé son intimité. Une cohorte de prétoriens sévères et brutaux, mandatés par Scipion l'Ancien lui-même, avaient fait irruption dans sa villa de Capua pour s'emparer de lui sans ménagement. Ces chiens avaient même osé mettre à mort son esclave personnel, son fidèle Farsilius, quand ce dernier avait voulu s'interposer entre les soldats et son maître. Ce n'était pourtant qu'un vieil esclave fidèle qui ne représentait aucune menace réelle, pourquoi fallait-il que les soldats aiment tant tuer...
Et ils l'avaient emmené, à peine vêtu, pour le jeter dans un sombre cachot du palais de la Garde Prétorienne dans l'attente de son procès.

A présent, Gaius Flector Sylva tournait en rond dans sa cellule. Comment en était-il arrivé là ? Que lui reprochait-on exactement ? Aucun accusateur ne s'était encore fait connaitre, aussi Gaius se torturait-il l'esprit en tentant de deviner laquelle de ses malversations, pourtant toutes si habiles, avait bien pu ête découverte.
A présent son seul espoir résidait dans son principal allié qu'il se félicitait encore d'avoir corrompu afin de s'assurer de sa fidélité. En fin négociateur il avait pris soin de rallier à lui des sénateurs bien placés justement pour le servir dans une pareille situation. Il ne doutait donc pas que cet homme providentiel viendrait rapidement lui rendre visite. D'ailleurs, les cliquetis dans la serrure annoncait son arrivée imminente !

Et en effet, la porte s'ouvrit, laissant le passage à Quintus au grand soulagement de Gaius.
- Quintus, enfin ! mon ami je n'attendais que toi ! Que se passe-t-il ? Que me reproche-t-on ? Qu'a-t-on découvert ? Dis moi tout !
Quintus prit le gros personnage par les bras et s'adressa à lui posément.
- Gaius, j'ai accourur dès que j'ai eu vent de ton arrestation. Quel malheur pour nous tous que de te voir croupir dans une si innommable geôle. J'ai parlé à tous mes contacts. Il semble que ton nom ait été cité dans une affaire de corruption sur un de tes chantiers navals. L'affaire, somme toute bénigne au départ, a prit d'inquiétante proportion car elle a débouché sur la destruction d'une flotte entière dans une bataille navale d'une importance stratégique majeure. Scipion est furieux, à cause de cette erreur il se pourrait qu'il soit obligé de négocier une paix désavantageuse avec Carthage avant même que les combats terrestres n'aient réellement débutés.
- Sur les chantiers navals ? Mais comment ont-il fait pour se rendre compte que le sarclage des bateaux était en laiton et non en fer ? J'ai pourtant pris toutes les précautions nécessaire pour que ce soit invisible ! A moins que ce ne soit la qualité des cordages qui ait été remise en question ? Il est vrai que j'ai un peu exagéré sur la quantité de Lin Numide qui entrait dans leur fabrication...A quel malheur ! Pourquoi ai-je été si gourmand !
Quintus sourit intérieurement, pourquoi n'avait-il pas pensé à enquêter sur les méfaits de Gaius au lieu de fabriquer un de toute pièce ? Il se serait évité bien du mal ! Décidément le gros bonhomme n'avait pas fini de l'étonner. Mieux valait ne pas le détromper sur les raisons de sa captivité, il en serait informé bien assez tôt.
A présent il était temps d'avancer ses pions...

- Gaius, Gaius.... Ta situation est critique, mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour te venir en aide, sache-le.
- Ah... Quintus ! Je savais avoir en toi l'un de mes plus fidèles amis ! J'ai su lire en toi dès le début !
- Je peux m'assurer de t'attirer les bonnes grâces de tes accusateurs, je peux trouver moyen de détourner les soupçons, de modifier les preuves... Je peux même essayer de trouver des personnes pour convaincre Scipion de ton innocence. Tout ça n'est qu'affaire de corruption finalement, c'est donc assez simple.... à condition de disposer des sommes nécessaires.
- Je te donnerai tout l'argent nécessaire ! j'ordonnerai à mes esclaves de vider mes coffres s'il le faut !
- Gaius, mon ami, j'ai peur que pour se genre de corruption, ta fortune seule ne suffise... nous parlons de dizaine de milliers de sesterces, peut être mêmes de centaines !
Gaius prit quelques secondes de réflexion. Il hésitait à livrer cette information cruciale à Quintus, bien que celui-ci fut digne de toute sa confiance. Finalement il lui chuchota :
- Quintus, je vais t'avouer quelque chose... Je possède une très grande quantité de fonds secrets... Près d'un million de sesterces.
- UN MILLION !!!!!!
- Chuuuut !
- pardon.... un million de sesterces ?? Mais d'où vient cet argent ???
- D'un peu partout, je suis un commerçant avisé, j'ai beaucoup de rentes diverses et un très grand nombre de débiteurs. Il me suffit de quelques ordres pour réunir cette somme dans le plus grand secret.
- Mais c'est merveilleux, avec tout cet argent, je peux t'assurer la liberté !
Quintus réfléchit quelques instants.
- D'ailleurs, puisque nul ne connait l'existence de cet argent, il serait plus avisé que tu ne me donne aucun denier de tes fonds personnels officiels. Contente-toi de me faire parvenir tes fonds secrets, ainsi personne ne pourra relier mes agissements à ta situation. Nous ne serons jamais accusé de corruption lorsque je parviendrai à te faire acquiter.
- Ah, Quintus, quel esprit lucide et avisé ! Par Hermes, tu es porteur d'espoir. Ton plan est magnifique. Je vais faire en sorte que tu recoives la totalité de la somme dans le plus grand secret, je ferai mettre à mort tous les intermédiaires. J'ai toute confiance en toi, mais par pitié sors-moi vite de là ! Je sens déjà les crocs des lions sur mes mollets.
Gaius, fébrilement, griffona quelques mots sur un des papyrus que Quintus avait apporté qu'il scella dans la cire avec le sceau qu'il portait à la main gauche.
- Tiens, apporte ce message à Mytos Mania, du Collège de Laventin. C'est un homme violent et dangereux, mais il saura quoi faire et s'occupera de tout pour toi. Je pense qu'il ne lui faudra que trois jours pour réunir la somme.
- Parfait Quintus... je te donnerai des nouvelles rapidement, porte-toi bien d'ici là !
- Je t'en pris, soit rapide !

Et quintus quitta la cellule, un sourire discret aux lèvres, persuadé qu'il n'y remettrai jamais les pieds. En sortant du couloir des prisons il eut un regard amusé pour la grande cage aux lions. En voilà qui allaient faire un festin hors du commun ! de la bonne chair du plus gras de tous les patriciens....
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyJeu 6 Mai - 10:59

Scilérus était en retard. Il se hâtait dans les travées du Collisée, bousculant quelques plébéiens au passage pour se frayer un chemin vers l'estrade des notables de la Maison Scipii. D'après les rumeurs de l'arène, il comprit que les jeux allaient bientôt commencer. Il déboucha sur l'estrade d'honneur au moment où les premiers gladiateurs faisaient leur entrée. Il parcouru les rangées du regard sans parvenir à y voir son ami Quintus. Celui-ci lui avait pourtant indiqué sa présence, il l'avait même convié à le rejoindre. Pourtant tous les patriciens Scipii étaient présents. Mais où donc se trouvait Quintus ??
Dans l'arène, un rétiaire venait d'être mis à mort par un fougueux mirmillon, ce qui déclencha les hurlements d'une bonne partie du public. C'est à ce moment précis que Scilérus aperçu Quintus qui, à sa grande stupeur, était assis sur le siège à la droite du Premier Legat, au centre même de la tribune d'honneur. Scilérus grimpa les quelque smarches qui le séparait de son ami.

- Quintus !
- Scilérus, mon ami, tu es en retard ...
- Et bien dis moi, te voilà bien installé ! Et quelle prestance tu as avec cette toge !
- Assied toi derrière moi Scilérus, j'ai prévu un siège pour toi.
Interdit, Scilérus s'exécuta, impatient de savoir par quel caprice des dieux son fidèle comparse se retrouvait aujourdh'ui parmis les plus influents noatbles de Rome.
- Je t'en pris, Scilérus, prend quelques rafraichissements, il fait une de ces chaleurs aujourd'hui...
- Allons Quintus, trève de banalités ! Que fais-tu ici ? Dans ces habits d'apparat ? tu semblais avoir des choses urgentes à me dire !
- Sache que tout s'achète à notre époque... Moyennant quelques cadeaux habilement distribués, je me suis vu attribué de nouvelles et importantes charges au sein de notre Maison. Tu as devant toi le nouveau Grand Intendant de la Maison Scipii.
- Grand Intendant ? des cadeaux ? tu t'es acheté une promotion ? Mais qu'en est-il de Caius Octopus, l'actuel Grand Intendant ? et où as-tu trouvé de quoi corrompre les hauts fonctionnaires ?
- Calme-toi Scilérus, calme-toi.... Il est vrai qu'il y a déjà presqu'un mois que nous ne nous sommes vu. Tu travailles trop mon ami. Disons que j'ai reçu une forte somme en héritage....
- Une forte somme, mais combien ?
Quintus se pencha pour murmurer un nombre à l'oreille de son ami qui blêmit en apprenant la nouvelle. Dans l'arène, le combat de gladiateur venait de toucher à son terme et des esclaves emportaient les corps et lavaient le sang sur le sable.
De l'autre côté du Collisée, une grande porte s'ouvrit pour céder le passage aux condamnés du jour, pauvres hères décharnés, qui avançaient sous les huées de la foule afin d'être livrés aux lions. Contrastant au milieux des futurs suppliciés, un homme corpulant avançait en titubant, semblant incapable de comprendre les raisons de sa présence en ces lieux. Attiré par ce personnage, Scilérus sursauta en le reconnaissant.

- Mais ! MAIS ! Mais c'est Gaius !!!!
- Oui oui, Gaius Flector Sylva.... Il va être livré aux lions... C'est pour jouir de ce spectacle que je t'a fait mander. Mais ma parole Scilérus ! tu n'es au courant de rien, qu'as-tu fait ces dernières semaines ?
- Je crois Quintus que tu as raison en disant que je travaille trop.... Gaius.... mais qu'a-t-il fait ?
- Oh... apparemment une sombre histoire de corruption. Je crois que notre ami n'a pas été assez prudent dans le choix de ses relations...
En bas dans l'arène, Gaius leva les yeux vers l'estrade et se mit à hurler d'une voix acre et enrouée.
- QUUUUIIIIIIIINNNNNTTTTTTTUUUUUSSSSSS !!!! QQQQQUUUUUUIIIIIIINNNNTTTTUUUUUSSS !!!
Mais déjà les fauves, alléchés par la corpulence exceptionnelle de ce condamné, se jetèrent sur le malheureux et le dépecèrent en quelques coups de griffes sous les acclamations de la foule.
Quintus ne put retenir un sourire sardonique qui redoubla à la vue de la mine effarée de Scilérus.

- Et bien voilà, la boucle est bouclée, ce gros porc arrogant ne nous posera plus jamais aucun problème...
- Gaius... je n'en revient pas... Et dire que nous manigançions pour causer sa perte !
- Et oui Scilérus, il suffit parfois de laisser faire le destin. A propos de destin, le tien va prendre une nouvelle tournure, je suis en train de négocier pour augmenter tes pouvoirs au sein du Sénat.
- c'est vrai ? Ah... mon ami ! Etrange comme les Dieux peuvent tout offrir aux uns et tout reprendre aux autres... Enfin, avec tout cet argent, te voilà définitivement à l'abri des soucis !
- Allons Scilérus... Qu'importe les richesses, ce n'est pas un but en soi..
- Ah non ? Mais alors que cherches-tu ?
- Le pouvoir mon ami.... le pouvoir...
Et tandis que Scilérus observait son énigmatique ami du coin de l'oeil, les lions et tigres dans l'arène, repus, réintégrèrent leurs cages sous les coups de piques des esclaves.
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyVen 7 Mai - 6:51

HRp En voilà un qui a tout compris du bizness SPQR 929583. Toujours un plaisir de suivre les turpitudes de ces deux maniganceurs. RIP Octopus SPQR 929583 Hrp
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MessageSujet: Re: SPQR   SPQR EmptyVen 7 Mai - 11:29

La nouvelle était tombée soudainement, prenant tous les patriciens au dépourvu, plongeant la cité entière dans l'hébétude : Scipion l'Ancien venait de mourir en sardaigne d'une mauvaise fièvre contractée au cours d'une des manoeuvres de la LEGIO I ITALICA. Sa dépouille reposait actuellement à Messana. Toute la Maison Scipii était en effervescence. Un réunion exceptionelle du Sénat allait être convoquée pour établir la continuité du pouvoir et discuter des mesures à prendre.

Quintus et Scilérus devisaient tranquillement dans la nouvelle et splendide villa de Quintus lorsqu'ils apprirent le décès du Premier Consul. Immédiatement, le regard de Quintus se perdit dans le vague, comme s'il était habité par une vision.

- Nous y voici enfin, Scilérus. Les dieux ne pouvaient pas m'envoyer signe plus concret. Notre heure est arrivée mon ami ! La mort de Scipion intervient juste au bon moment, juste après ma nomination au poste de Grand Intendant... C'en est presque trop beau pour être vrai.
- Comment ? Ne me dit pas que tu vises le consulat ? Il y a pourtant bien d'autres prétendants, bien mieux placés que toi et autrement plus influents. Dans cette bataille, tout l'argent du monde ne saurait te suffir !
- Détrompe-toi Scilérus.... L'argent peut énormément m'aider. Mais c'est vrai que l'argent ne suffit pas, il faut aussi du flair et de la subtilité, et là dessus, fais moi confiance...

Huit jours plus tard, tous les sénateurs furent réunis à Rome et la salle du Sénat connu une affluence plus grande encore que celle des grands jours de la guerre des Gaules. Les rangs des sénateurs Scipii étaient agités car toute l'attention était portée sur eux qui allaient devoir proposer un nom pour un nouveau consul, assurant ainsi la continuité du triumvirat.
Caius Octopus Scipius, ancien Grand Intendant, sénateur pressenti à la succession de Scipion, se leva pour prendre la parole dès le début de la séance. Alors qu'il se dirigeait vers l'estrade, Quintus glissa quelques mots à l'oreille de Scilérus.

- Ce fourbe de Caius avait sans doute eu vent bien avant tout le monde de la maladie de Scipion... C'est pour ça qu'il m'a si facilement abandonné son poste. Il avait besoin de mon argent pour mener sa campagne auprès des autres sénateurs afin d'assurer sa position dans la course.
- Sénat de Rome, commença Octopus, aujoud'hui est un jour de deuil. Nous pleurons la mort du meilleur d'entre nous, du plus lucide, du plus avisé : le Premier Consul Scipion l'Ancien. Scipion a su nous guider dans la tourmente et sauver Rome de la destruction. Il nous a offert de relever la tête sous les coups de butoir de nos ennemis et il nous a permit de revendiquer aujourd'hui la restitution de nos provinces perdues. Je saurai me montrer digne de son héritage et je m'engage à continuer son oeuvre en portant la puissance de Rome au delà de la méditérannée, en offrant aux dieux le sang de nos ennemis, en...
- Quel discours Caius, mon ami... le coupa Quintus
Toute l'assistance regarda, médusée, Quintus qui venait de se lever pour interrompre Caius. Un tel affront semblait impensable ! surtout un tel jour... Même Scilérus n'en revenait pas de l'audace qui semblait habiter son ami.

- Tu nous parles d'héritage, tu nous parles de guerre... Mais pourquoi crois-tu que nous allons suivre la voie tracée par Scipion ? Tu n'es pas Consul que je sache ?
- Allons Quintus, tu es devenu fou ? Comment oses-tu interrompre le protocole ?? Tu sais bien qu'il est de mon devoir que de faire l'éloge du défunt avant que le Sénat ne ratifie mon accession au poste de Premier Consul ! Regagne ta place immédiatement et ne vient plus perturber le déroulement de la session.
- L'éloge du défunt ? Certes Scipion était un grand homme... Il a su sauvegarder Rome, il a su réunir des légions et trouver des alliés de poids. Mais il a aussi réussi à replonger Rome dans une nouvelle guerre contre un voisin qui n'aspirait qu'à la paix.
Un murmure offusqué se répandit à travers les rangs des sénateurs.
- Scipion était lucide et avisé jadis, certes, mais c'était aussi un vieil homme, sans doute rongé par la maladie bien plus tôt que ce qu'aucun d'entre nous n'a pu le savoir. Ses actions désordonnées des derniers mois, sa pitoyable et inutile invasion de la Sicile, ses manoeuvres désordonnées pour résister à la riposte Carthaginoise qu'il a lui-même déclenché et, pour finir, cette odieuse "chasse aux traitres" qu'il a ordonné et qui a causé la mort d'honorbales patriciens injutsmeent accusés de corruption ! N'oubliez pas que son glaive vengeur et aveugle eut très bien put s'abattre sur vous !
Un silence gêné et incrédule s'installa dans la Sénat. Quintus avait marqué un certain nombre de point, aussi continue-t-il sur sa lancée.
- Regardez donc les choses en face : La maison Scipii est en guerre contre une puissance qui lui est bien supérieure, et dans cette folie elle risque d'entrainer les autres Maisons et causer la chute de Rome.
- Il est de notre devoir de reconquérir la Sicile, de retrouver notre puissance d'antan, nous sommes les fils de Mars ! Objecta Caius
- Toi ? Un fils de Mars ? railla Quintus. Quand bien même tu deviendrais Premier Consul... Scipion était un soldat, un stratège avisé, un homme d'armes. Tu n'es qu'un patricien fourbe et comploteur ! A la tête de nos armée,s il ne te faudrait qu'une année pour causer la perte de Rome. Non ! Je m'y oppose !
- Mais ... de quel droit !!!
- Il est temps pour nous de faire la paix avec Carthage, de retrouver de saines relations commerciales et de développer notre civilisation. C'est pourquoi j'ai pris sur moi d'initier des pourparlers de paix avec les Suffètes Carthaginois et je suis en bonne voie pour négocier une paix honorable à notre avantage, tant que nos légions tiennent encore debout et que toutes nos flottes n'ont pas pris l'eau. Soyez lucides mes amis : si nous ne signons pas la guerre maintenant, nous ne serons plus en mesure de le faire par la suite.
- Toi ? Quintus ? Tu as initié des pourparlers de paix ? Mais de quel droit.... je... tu.... ?
Un sénateur indépendant, affilié à aucune Grand Maison, se leva et d'écria :
- Tu as raison Quintus ! Paix avec Carthage ! PAX ! PAX ! Quintus sauveur de Rome, sois notre Premier Consul !
Aussitôt, trois autres sénateurs, un Brutii, un Scipii et un Julii se levèrent et scandèrent ensemble :
- Paix avec Carthage ! Quintus Premier Consul ! Paix avec Carthage ! Quintus Premier Consul !
Les cris enflèrent au fur et à mesure que d'autes sénateurs se joignirent aux premiers et le bourhaha devient tel que nul n'entendit plus Caius qui tentait vainement de protester. Nombre de patriciens se levèrent et vienrent porter l'accolade fraternelle à Quintus, tant et si bien que, deux heures plus tard, il fut officiellement nommé Premier Consul de la République Romaine.

Le soir venu, Quintus et Scilérus déambulaient sur le forum. Toute la ville venait d'apprendre l'imminence d'une paix avec Carthage, au grand soulagement de la Plèbe qui aspirait au calme et à la reprise du commerce. Chaque citoyen qui le reconnaissait acclamait Quintus sur son passage, heureux de voir celui qu'on disait le sauveur de Rome. Il ne faudrait pas longtemps pour que tous les romains reconnaissent leur nouveau Premier Consul, cet homme honnête et travailleur qui était jusqu'alors resté dans l'ombre de ses maîtres.
Scilérus, qui n'en revenait toujours pas, ne put s'empêcher de questionner Quintus :

- Mais comment as-tu réussi ce tour de force ? Des négociations privées ? Un renversement incroyable de l'opinion ? Ce soutien sans précédent de la part des sénateurs ?
- L'argent, mon cher.... il m'y a considérablement aidé ! Et je n'ai eu qu'à corrompre quatre personnes !
- Seulement quatre ?
- Et oui, pourquoi crois-tu qu'il s'est trouvé quatre sénateurs pour acclamer mon nom ? Ce n'est pas toi, pourtant mon seul ami, qui te serai levé pour me défendre !
- Euh.... excuse-moi.... c'ets vrai.... j'aurai dû le faire...
- Allons, tout le monde était trop déboussolé. C'est pour ça que j'ai forcé le destin. Quatre petits sénateurs, pas trop cher à corrompre, issu de toutes les Maisons pour symboliser l'untié et le tour est joué. Ce n'était somme toute pas trop difficile, mes arguments étaient justes et ce nigaud de Caius Octopus un bien piètre orateur... Non c'ets maintenant que le plus dur est à faire : il va falloir que j'ente en contact avec les Suffètes Carthaginois !
Scilérus resta cloué sur place.
- Que tu entres en contact ??? Mais .... Quintus ! Tu veux dire que.... Quintus ???
Scilérus du courir pour rattraper son ami qui avançait d'un pas décidé vers la Grande Destinée qui lui tendait les bras...
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