VIRTUA ROMA
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 Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve

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Turambar
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MessageSujet: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMer 19 Déc - 18:35

Rome, l'Éternelle. Palais de la maison des Cornelii Scipiones.
Le Conseil de la Famille, rassemblant ses plus éminents membres ainsi que certains très proches collaborateurs, était réuni de façon exceptionnelle. Sujet de la réunion: les troubles entre les principales gens de la République s'intensifiaient, menant celle-ci au bord de la rupture... de la guerre civile.

« - Regardez les choses en face. Ils rassemblent leurs troupes, augmentent les garnisons des cités proches de Rome, ainsi que la garde des bâtiments leur appartenant à l'intérieur de la Cité. Il est clair qu'ils préparent un coup d'état, vous ne pouvez pas le nier! Je soutiens qu'il est nécessaires d'agir avant qu'ils ne prennent l'initiative. Rome est sous notre contrôle: faisant arrêter tous les membres de leurs famille ainsi que leurs collaborateurs qui s'y trouvent, notamment leurs sénateurs, et ensuite nous n'aurons aucun mal à les faire plier. Si nous faisons vite, nous pouvons mettre dans nos geôles la moitié de leur Famille et de ses clients, tandis que presque aucun de nos hommes ne résident dans leurs territoires! »

L'homme qui parlait ainsi était vieux, il dépassait la cinquantaine. Pourtant, il avait sans conteste une grande autorité sur ce Conseil. En effet, il s'agissait de Publius Cornelius Scipio, qui était général en chef des troupes de la Famille depuis plus de vingt années et qui avait gagné tant de batailles, autant militaires que politiques, que, sans lui, les Cornelii Scipiones ne seraient peut-être plus rien aujourd'hui. Son physique correspondait parfaitement à sa vie: il était relativement grand, large d'épaules, musclé, buriné, et surtout présentait un grand nombre de cicatrices. Il faisait penser à un vieil ours, ou peut-être à un vieux loup solitaire, si l'on regardait ses yeux, injectés de sang mais toujours en alerte, réduisant au silence le plus obtus des ivrognes en un simple regard.

Cette déclaration laissa place à un silence écrasant, chaque personne présente réfléchissant à cette proposition, qui, rien que par l'identité de celui qui l'avait proposée, méritait d'être examinée avec le plus grand sérieux, malgré qu'elle pouvait signer la fin de la République, tous le savaient. Puis des chuchotis commencèrent à bruire, jusqu'au moment où un homme se leva.

Son visage ressemblait beaucoup à, ce qui était normal, car ils étaient cousins. Mais ceci mis à part, ils étaient totalement différents, quoique tout autant intimidants. Il était légèrement plus jeune, mais, malgré cela, n'avait pas la carrure et la musculature de son cousin. Au contraire, s'il était grand, il était aussi extrêmement maigre, sec comme un pilum. Cependant, il semblait impressionner l'assistance encore plus que son cousin. Cet homme se nommait Lucius Cornelius Scipio Asiaticus Asiagenus. Il était le Pater Familias des Cornelii Scipiones. Il avait été plusieurs fois consul, et une fois dictateur, et avait connu une ascension si fulgurante qu'il n'avait pas occupé la majorité des fonctions du Cursus Honorum, contrairement à la plupart des consuls. Aujourd'hui, il n'avait plus le moindre rôle public. Il se contentait d'avoir la haute main sur toutes les affaires de la Famille, depuis le commandement des Légions et des Flottes jusqu'aux relations diplomatiques, en passant par la gestion des finances et du domaine de la Famille. Officieusement, il avait aussi des "relations" avec un quart des marchands de la République et la majorité de la pègre de Rome. Sans oublier le grand nombre d'amis qu'il entretenait à certains postes clés de la République.

Il parla, et tous ces puissants personnages écoutèrent, car de ces paroles découlerait l'avenir de Rome, l'avenir du monde:
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Turambar
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyVen 21 Déc - 22:02

« - Non. Je refuse de cautionner cela. Il ne sera pas dit que j'aurais eu la moindre responsabilité dans l'implosion de Rome. J'ai dit non, dit-il en appuyant sur chaque mot, d'une voix grave, lente et menaçante, en voyant son cousin ouvrir la bouche. Cette réunion ne traitera pas d'une quelconque offensive, mais uniquement, et c'est hélas bien assez, des mesures à prendre pour dissuader ces ambitieux de passer à l'acte, et, le cas échéant, pour le leur faire regretter. Tu peux parler, maintenant, dit-il en regardant son cousin, mais je ne veux que des informations sur nos troupes et sur les leurs, pas des propositions de plans offensifs, aussi géniaux soient-ils. »

Il se rassit, et son cousin se leva, et entama son discours, d'un ton neutre, comme s'il ne venait pas de se faire rabrouer:

« - Comme je l'ai dit lors du dernier Conseil, nous sommes inférieurs au Julii sur tous les plans, et cela ne s'est pas amélioré depuis, au contraire. Les Julii sont plus riches, ont plus de revenus et de réserves. Comme vous le savez, ils ont accès à plus de ressources que nous. Leurs villes sont plus développées que les nôtres. Leurs armées, mieux entraînées, mieux équipées et surtout incontestablement plus nombreuses. Le seul point où nous les dominons, c'est dans le domaine maritime. Ils ne possèdent tout simplement pas la moindre escadre militaire. Heureusement, car si une puissance ennemie prenaient le contrôle de nos routes maritimes, nous serions foutus. Hélas, ce n'est pas le cas des Julii. Ils ne possèdent pas la moindre cité insulaire, et la quasi-totalité de leurs routes commerciales sont continentales.

Une guerre maritime serait inefficace; pire, elle nous coûterait trop cher. Quant à une guerre conventionnelle, nous n'avons pas la moindre chance de la remporter.

Notre seul espoir, ce serait une attaque surprise qui ferait tomber leurs cités méridionales avant qu'ils n'aient pu prendre les armes. Une fois ces villes entre nos mains, nous n'aurions aucune difficulté à réduire les légions septentrionales, qui constituent le gros de leur armée mais... qui sont totalement dépendantes des territoires du Sud. Sans eux, elles ne pourraient combattre.

Mais cette option est exclue. Il ne nous reste donc que trois possibilités: espérer que les Juliis ne tenteront pas de coup d'état, alors même qu'ils sont quasi-certains de le réussir; espérer que le coup de force échoue dès le début et que les cohortes prétoriennes restent fidèles à la République, fassent leur devoir et répriment la rébellion dans le sang; et enfin, l'hypothèse la plus probable, c'est que nous soyons vaincus et que notre sort dépende des Julii, auquel cas je suppose que les Cornelii Scipiones disparaîtront.

Vous m'avez demandé quelles sont les mesures défensives à prendre, et je me demande pourquoi, car elles sont évidentes: augmenter les garnisons de nos cités, améliorer l'armée et recruter comme le font les Julii, augmenter le nombre de miliciens qui défendent nos palais dans Rome, s'assurer de la fidélité de leurs commandants, et surtout s'assurer de celle de tous les personnages occupant un poste clé: légats, centurions des cohortes prétoriennes, censeurs et responsables des cohortes urbaines, et caetera. Mais toutes ces mesures ne suffiront pas, croyez-moi. »

Sur ce, il se rassit, pendant que tous les regards convergeaient à nouveau vers Lucius.
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyJeu 27 Déc - 16:09

Lucius répondit:

« - Toutes ces mesures seront prises. Vous savez tous ce que vous avez à faire. J'espère que vous avez conscience que de ce que vous accomplirez dépendra la survie de votre famille... et la vôtre.

Je ne crois pas que nous aurons des difficultés pour remplacer qui que ce soit, étant donné que la dernière, euh... personne à problème qui avait euh... suffisamment d'influence pour nous poser des problèmes a mystérieusement disparu la semaine dernière. Quelqu'un a-t-il une question ou pense-t-il pouvoir rencontrer des difficultés? »

Il regarda les personnes assises autour de la grande table. Nul ne broncha.

« - Bien, je déclare la réunion finie. »

Sur ce, il se leva, salua hâtivement quelques personnes, et, pendant que les autres se détendaient et discutaient par petits groupes, il sortit presque en courant. Mais c'était trop tard: le Général, Publius Cornelius Scipio, était déjà parti. Il était déçu, mais en même temps amusé par le zèle de son cousin, qui était sûrement parti se défouler sur ses pauvres subordonnés.
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyVen 11 Jan - 21:18

Il se demandait s'il devait demander à son cousin de venir le voir en privé ou se rendre chez lui. Il était certain qu'ils devaient parler. S'ils ne le faisaient pas, même Publius le Fidèle pourrait nourrir en son sein de la rancœur, et la rancœur mène à la trahison.

Tandis qu'il ruminait ces sombres pensées et cogitait, tant sur l'avenir de la Famille que sur les dispositions à prendre pour sa pérennité, il remarqua une agitation sur sa gauche.
En effet, pendant que l'un des personnages les plus puissants de la République était perdu dans ses pensées au beau milieu de l'Urbs, ses gardes avaient établi un cordon de sécurité autour de lui. Et voici que le cercle s'ouvrait pour laisser passer un homme qui se précipita vers Lucius.

Celui-ci avait beau n'être pas le moins du monde un combattant mais un stratège jusqu'au bout des ongles des doigts de pieds, il participait à des entraînements de combats singuliers régulièrement, ce que faisaient d'ailleurs tous les membres de la Famille, sur son ordre. Il portait aussi un glaive tout simple, le gladius réglementaire de la milice des Cornelii Scipiones. Il ne le portait pas vraiment parce qu'il pensait s'en servir un jour (non pas que ses ennemis ne lui en donnassent pas l'occasion relativement souvent, mais plutôt qu'il était conscient de l'inutilité de cette arme dans ses mains contre un tueur d'élite), mais plutôt pour renforcer son aura d'homme aussi inflexible, solide et dangereux qu'un gladius. Celui-ci pouvait même le faire passer pour un vétéran, alors qu'il avait esquivé le service militaire, dans sa jeunesse.

Ses réflexes, affutés par les entraînements et quelques tentatives d'assassinats plus proches de la réussite que les autres, le tirèrent de sa rêverie. Surpris lui-même par les initiatives prises par son corps, il bondit de côté et et tenta de tirer son arme. Hélas, sa main se ferma non pas sur la poignée de celle-ci mais sur sa toge, vêtement avec lequel il ne s'était jamais entraîné et qui d'ailleurs se prêtait mal aux arts guerriers.

Au moment où son agresseur se tourna vers lui, Lucius eu le temps de penser que s'il survivait, il devrait ordonner des entraînements en toge pour toutes les personnes qui en portaient quotidiennement. Puis sa main tenta à nouveau de saisir son gladius pendant qu'il reculait et trébuchait. Avant de fermer les yeux pour se préparer au choc, il eu le temps de distinguer le visage de son agresseur. Il l'identifia sans mal. Puis ses yeux se fermèrent et il sentit son dos se mouiller lorsqu'il toucha la boue, puis une douleur fulgurante dans la poitrine, des éclairs colorées devant les yeux, et, au loin, si loin, des rires...
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyLun 14 Jan - 18:13

Le coureur était respecté. Très respecté. C'est pourquoi les badauds s'écartaient aussi vite devant lui. Ou peut-être était-ce à la vue de ses gardes du corps, massifs et carapaçonnés d'acier, chargeant sans se préoccuper des gens qui encombraient la chaussée? Après tout, il n'était pas certain qu'il soit reconnu alors qu'il courait à une telle vitesse et provoquait une telle pagaille.
En temps normal, si quelqu'un courait ainsi dans les rues de l'Urbs, il serait sévèrement puni, qui qu'il fut.

Mais aujourd'hui Marcus Cornelius Scipio n'avait cure d'avoir des ennuis. Il était vital que l'information qu'il détenait arriva le plus rapidement possible à son père, et ce en restant dans des mains totalement dignes de confiance. C'est pourquoi il n'avait pas recouru à l'un des nombreux messagers au service de la Famille. Et puis son père était en réunion, et cette surprenante nouvelle allait probablement allonger les discussions. Et alors, qui sait... peut-être son père, perdant exceptionnellement son sang-froid, pourrait-il l'autoriser à assister aux débats? Après tout, alors qu'il s'apprêtait à célébrer sa quinzième année, il était temps qu'il participe plus activement aux affaires de la Famille.
Il arriva au lieu de la conférence, et remarqua un cercle de gardes qui éloignaient les badauds du trottoir. Et derrière les gardes, son père semblait perdu dans ses réflexions. La réunion n'avait finalement pas été longue, heureusement que son père soit resté ici!

Sa course et celle de ses gardes du corps provoquant une énorme agitation qui approchait du cercle de gardes, celui-ci sembla soudain se durcir, les boucliers se levant et se serrant les uns contre les autres, des glaives sortant de leur fourreau dans le chuintement caractéristique qui précède toujours les escarmouches et les règlements de comptes. Heureusement, le capitaine, un affranchi nubien, reconnut Marcus (ou ses gardes? Peut-être devrait-il porter un signe distinctif qui permettrait aux gens de savoir qui il est? Mais ce n'était pas le moment de penser à de tels détails) avant qu'il ne s'empale sur les lames, et il fit ouvrir un passage dans le cercle.
Marcus s'y précipita. Et tout se passa alors très vite, en un éclair qui lui sembla plus tard irréel.

Il se retrouva à deux mètres de son père, toujours courant. Il commença à ralentir tandis que son père se tournait prestement vers lui. Puis il eut la stupeur de voir son père tenter de sortir son arme tout en évitant son fils. C'est à ce moment qu'eu lieu le drame.

Lucius Cornelius Scipio Asiaticus Asiagenus commença à tomber, et croisa le regard de son fils. Un instant, ses yeux se teintèrent de stupeur puis la compréhension les envahit. Et il toucha le sol.

Les passants, qui, deux secondes plus tôt, grognaient et se plaignaient d'être bousculés et écartés par les gardes commençaient à comprendre la bête erreur commise par l'un des personnages les plus importants de la Républie, commençaient maintenant à rire. Ce rire s'amplifia, et les gardes, qui avaient reformé le cercle, se tournèrent, comme au ralenti, pour voir ce qui l'avait déclenché. Le Nubien, lui, courait déjà vers son maître.

Au milieu de tout cela, Marcus Cornelius Scipio fixait d'un air horrifié le corps agité de spasme de son père, ses yeux révulsés, la bave qui coulait de sa bouche... Et, figé d'horreur et d'incrédulité, son fils le regardait, une autre scène, remontant à son enfance, lui appaissant avec une netteté qu'elle n'avait jamais eu dans ses cauchemars.
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMar 15 Jan - 18:39

Marcus Cornelius Scipio avait un peu plus de cinq ans. Il regardait son grand-père, le vieil homme irascible, intolérant et violent, qui avait fait passer la gens des Cornelii Scipiones d'une place secondaire de client d'une autre gens, bien plus riche et influente que la leure, à une place de premier choix parmi les dix plus puissantes Familles de la République. Et là, au milieu des ruines des réjouissances des Saturnales, sous les yeux de son petit-fils de cinq ans, cette légende vivante passait de vie à trépas, sa peau devenant violette et souillant son corps si crispé que ses os se brisaient comme des brindilles, les uns après les autres.

Laurier-rose. Un petit arbuste inoffensif, commun dans le pourtour méditerranéen. C'est ainsi que le petit Marcus apprit de manière détaillée les effets d'une solution ultra-concentrée du suc de cette plante. C'est aussi ainsi qu'il apprit qu'une enquête n'était pas seulement une chose discrète pendant laquelle les hommes de main de la Famille discutaient avec des gens, mais aussi une chose qui faisait que plein de gens étaient emmenés dans la cave de la maison, laquelle résonnait de hurlements effroyables et de bruits immondes qui l'empêchaient de dormir, et puis, au matin, les cadavres flottants sur le Tibre et impossibles à identifier...

Il apprit ce à quoi ressemblait l'Urbs quand les cohortes urbaines recrutaient des hommes par centaines pour patrouiller sans cesse, en détachements de plus en plus importants. Il apprit comment une agréable villa pouvait se transformer en forteresse garnie de miliciens.

Et puis il apprit ce qu'était la guerre civile, Rome, l'Éternelle, assombrie par les incendies, empuantie par l'odeur écœurante des cadavres qui se décomposaient dans le fleuve, puis dans les caniveaux.
Après trois années, six
gens n'existaient plus. Les rares membres qui avaient survécu s'étaient exilés ou enrôlés comme hommes de main des Familles, qui, au contraire, avait été renforcées par la guerre. Elles étaient au nombre de trois: les Julii, les plus puissants, qui s'étaient immiscés dans le conflit lorsque les belligérants furent suffisamment affaiblis et qui avaient presque pris le contrôle total de Rome; les Brutii, l'une des plus anciennes Familles, qui s'étaient rangés du côté des Cornelius Scipiones dès le début du conflit; et enfin les Cornelii Scipiones eux-mêmes, qui avaient failli succomber mais s'étaient redressés et avaient poursuivi et anéanti sans pitié leurs opposants.

La guerre avait fini sur une trêve, les Familles survivantes étaient décimées et ruinées, Rome n'était plus que des ruines désertées, et les provinces de plus en plus enclines à déclarer leur indépendance. Cette fragile trêve avait fini par se transformer en une paix qui confirma la répartition nouvelle des pouvoirs entre trois Familles dominantes et leurs clients, paix qui, avec le temps, finit par sembler solide, les vieilles querelles s'estompant avec l'arrivée aux têtes des Familles des jeunes générations. Mais même après toutes ces années, ce n'était toujours qu'une illusion, la vengeance et la cupidité était plus forte que "l'esprit citoyen" que son père avait toujours défendu et qui aurait dû rassembler les Familles autour d'un même but: éviter qu'une telle catastrophe ne se répète.


Il avait fini par payer cher sa naïveté, pensa Marcus, puis il se leva pour regarder le vieux Grec qui conduisait la meute de médecins vomie par la chambre à l'atmosphère saturée de fumées.
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMar 22 Jan - 17:23

Celui-ci, dès que le brouhaha se fut éteint, déclara:

« - Il vivra. Il ne devrait pas garder de séquelles, mais devra éviter tout effort physique. »

Marcus, qui n'avait même pas envisagé que son père survive, se sentit infiniment heureux, mais aussi un peu déçu, alors qu'il se préparait déjà à remplir son nouveau rôle de patriarche. Il repensa alors à toutes les troupes qu'il avait mobilisé, à tous les plans qu'il avait passé la nuit à préparer avec son oncle Publius, et il posa la question qui le tracassait depuis qu'il avait vu son père s'effondrer:

« - Quel poison a été utilisé, et comment mon père l'a-t-il reçu? Et... y a-t-il un moyen de remonter jusqu'aux fournisseurs? »

Le vieux médecin sembla surpris, puis il scruta le jeune homme qui lui faisait face et répondit:

« - Il n'a pas été empoisonné. C'était une crise cardiaque, chose relativement courante parmi les personnes de son âge. Maintenant, je suis au regret de devoir partir, d'autres patients m'attendent. Avez-vous une question?
- Oui. Quand mon père sera-t-il capable de reprendre ses fonctions?
- Pas avant un moment. Pour l'instant, il est toujours évanoui, il faudra voir comment son état évoluera après son réveil.
- Bien. Je vous remercie beaucoup de votre aide, mon intendant va s'occuper de vos honoraires. Au revoir, messieurs. »

Il avait beau savoir qu'il venait de se montrer grossier, il s'en fichait. Dans sa tête, alors qu'il se rendait chez l'état-major que oncle avait créé dans la cave, il pensait déjà aux mesures à prendre. Déjà, démobiliser... mais pas toutes les troupes. La région était de plus en plus instable. Certes, les Julii n'allaient pas les attaquer alors qu'ils venaient d'envahir la Gaule. Cette nouvelle l'avait sur le moment empli de joie, et il avait couru l'annoncer à son père... ensuite, il n'y avait plus pensé. Mais maintenant qu'il y revenait, il comprenait que la faiblesse de leurs troupes avait ainsi été mise en avant... ainsi que celle de son père. Son père, stratège et politicien génial, était tellement hanté par les dangers internes à la République, suite aux guerres civiles qu'il avait connu, qu'il ne semblait pas avoir remarqué que Rome n'était plus suffisamment plus puissante que ses voisins pour être certain de ne rien risquer. Sa puissance l'avait endormie, ce qui l'avait affaiblie.

Il se jura que cela allait changer. Sa patrie ne prendrait pas le moindre risque vis-à-vis des barbares qui l'entouraient de toutes parts. Et le sursis obtenu aujourd'hui n'évinçait pas l'hypothèse d'une guerre civile dans un futur plus ou moins proche... surtout quand les Julii auraient écrasé les barbares du Nord, car ils en ressortiraient encore plus arrogants, riches et endurcis.

Quelques jours plus tard, alors que l'Urbs voyait la vie quotidienne reprendre son cours, les tensions qui l'envahissaient voilà quelques jours ayant disparu, et la guerre contre la Gaule trop lointaine pour s'en inquiéter, d'autant plus qu'elle ne durerait probablement que quelques mois, Marcus, qui s'occupait toujours de la Famille avec son oncle, fut réveillé en pleine nuit par un garde. Celui-ci lui dit:

« - Désolé de vous réveiller, maître, mais le capitaine Titius Acrevius demande à vous parler d'urgence.
- Qui?
- Le capitaine Titius Acrevius, l'amiral de la IIIème Flotte. Il refuse de nous dire pour quoi il est ici, mais il répète que c'est d'une importance vitale. »

La lumière se fit dans l'esprit embrumé de Marcus... L'amiral Titius Acretius n'était pas un membre de la Famille, il ne siégeait donc pas aux conseils restreints. Néanmoins, son père et son oncle lui faisaient confiance, à tel point qu'il commandait la flotte de Sardaigne. Mieux valait l'écouter.

Il se rendit donc, après avoir rapidement enfilé une toge, chez son visiteur. Celui-ci semblait bouleversé, et il salua à peine son hôte avant de chuchoter:

« - Les Carthaginois, maître. Ces perfides puniques n'ont jamais voulu de cet accord... Il sont entrés dans nos eaux, et... ils ont tenté de capturer plusieurs de nos navires de commerce, seigneur. »
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyJeu 7 Fév - 19:50

Durant les premiers mois de la guerre, la défaite avait semblé certaine : la Famille, prise complètement à l'improviste, n'avait pas les moyens de se défendre. Mais il s'avéra rapidement que les Carthaginois n'étaient pas les dangereux envahisseurs craints depuis tant d'années : la faiblesse de leurs troupes n'était égalée que par l'inaptitude de leurs généraux et leur impréparation à une telle offensive.

Restait qu'ils avaient l'initiative, et que les Cornelius Scipiones ne pouvaient espérer de véritable aide de la part de leurs alliés, englués dans leur lutte contre les innombrables barbares du Nord.
Heureusent, le talent et l'expérience de Publius Cornelius Scipio, épaulés par les qualités martiales des Romains, avaient, petit à petit, fait basculer la balance... malgré les incessantes disputes entre celui-ci et son jeune neveu, Marcus Cornelius Scipio, qui remplaçait son père durant sa convalescence.

En effet, alors que tout le monde s'attendait à ce qu'il n'exerce ce remplacement que dans la théorie, tandis que les hommes forts de la Famille le faisaient dans les faits, ces derniers s'étaient rapidement rendus compte que le jeune patricien ne l'entendait pas de cette oreille. Et il n'était pas d'accord avec les décisions que son oncle prenait. Non pas qu'il ne contesta son efficacité guerrière, mais il le trouvait trop lent, trop classique, trop prévisible. Il élaborait des plans audacieux, qui, d'après lui, devaient mettre fin à la guerre en quelques mois. Mais son Conseil, appuyé par son père, s'y opposait si farouchement qu'il ne pût les mettre à exécution.

Aussi fit-il semblant de s'incliner, et, laissant aux gêneurs la conduite de la guerre, il entreprit de monter un réseau d'hommes jeunes, dynamiques, idéalistes et en qui il pouvait avoir confiance. Petit à petit, il les plaça à des postes de plus en plus importants, sans que nul ne remarque rien. Puis vint le point critique : il fit légèrement droguer son père, dans la villa où il se remettait de sa crise, puis il lui fit signer un papier attestant qu'il abdiquait en faveur de son fils de tous ses titres et pouvoirs. Puis il s'arrangea pour qu'il ne puisse s'échapper de la villa. Obnubilés par la guerre, les membres du Conseil ne le remarquèrent pas.

Ainsi, lorsque les Carthaginois capitulèrent, il était prêt. Il contrôlait la Famille alors que les anciens avaient l'impression qu'il n'avait nul pouvoir. Près d'un quart du Conseil lui appartenait. Le seul obstacle à son pouvoir était son oncle. Un obstacle bien dangereux, et qui serait difficile à éliminer...
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMar 12 Fév - 20:08

« - Mon oncle, les Carthaginois ont rassemblé une flotte à Carthage.
- Je sais, mais ils n'attaqueront pas avant la fin du traité, ils ont trop d'honneur... autant que de désir de vengeance. Ils nous ne pardonneront jamais de les avoir battu.
- Oui, je voudrais donc vous soumettre un plan, de, euh... de défense. On va dire. »

Il remit un parchemin à son oncle. Ils étaient dans la loggia de son père, qui lui appartenait en tant que régent. Son oncle cassa le sceau et parcourut rapidement le texte.
« - Ce serait rompre le traité! Si nous ne respectons pas notre parole, comment attendre de nos ennemis qu'ils en fassent de même?
- Nous ne romprons pas le traité. Nous n'attaquerons même pas. Mais dès qu'ils déclencheront les hostilités, vous serez à pied d'œuvre pour le leur faire payer... définitivement. »

Trois jours plus tard, le Général Publius Cornelius Scipio embarquait pour les Baléares, où devraient le rejoindre, d'ici à quelques mois, deux légions. Qui n'arriveraient jamais.
Marcus était un peu triste. Il se doutait que, s'il revoyait jamais son oncle, celui-ci le haïrait. Mais il était tout de même heureux. N'avait-il pas trouvé LA solution? Celle qui permettait d'écarter définitivement le plus dangereux des anciens, sans attenter à sa santé?

Lorsqu'il avait nommé les fonctionnaires qui devraient s'établir dans les îles conquises des Baléares, il n'avait évidemment choisi presque que des hommes lui appartenant. Lorsque l'un de ceux-ci lui avait fait la réflexion que la moyenne d'âge des hauts fonctionnaires de l'île allait avoisiner les vingt ans, il s'était dit qu'il possédait dorénavant un domaine totalement sous sa coupe, et, de plus, isolé du reste du monde. De là à penser à y envoyer son oncle et à l'y faire mourir de maladie, il n'y avait qu'un pas. Personne ne s'étonnerait qu'un vieil homme débarquant dans une île lointaine succombe d'une humeur maligne. Et celui-ci aurait une villa où terminer paisiblement sa vie... sous bonne surveillance.

Une fois de retour chez lui, où il était désormais maître sans partage à l'insu de tous, du moins pour l'instant, il convoqua son nouveau futur général et lui confia ses ordres véritables. Comme si les Carthaginois allaient être assez débiles pour s'attaquer à nouveau à Rome...
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMar 5 Mar - 19:18

« - Général, les murs sont ouverts. Nous formons la tortue?
- Non, pas la peine. Ils n'ont pas d'armes à distance. Envoyez deux cohortes à chaque brèche, avec des archers pour les soutenir, et n'oubliez pas de faire cesser le feu aux scorpions.
- Bien général! »

L'estafette sortit de la tente. Le Pater Familias Marcus Cornelius Scipio se rassit sur son siège de campagne et soupira. Quelle foutue chaleur! Et lui qui pensait, lorsqu'il quitta Rome à la tête de la Ière Légion, que le pire à la guerre était la guerre.
Que nenni! Il y avait bien eu quelques véritables batailles, mais les Bédouins qui lui faisaient fasse se battaient si mal qu'il arrivait aux Romains de ne subir aucune perte. La guerre semblait être réduite à une interminable promenade entre les villes numides, ponctuée ici et là de quelques escarmouches.

Mais quelle promenade! Tout d'abord, il avait jugé le climat désagréable. Mais depuis que les Numides avaient été repoussés dans le désert, force lui fut faite de les y suivre afin de finaliser sa conquête de ce qui fut le Royaume de Numidie.
Et là, l'horreur. La chaleur, impossible à éviter. Le sable, qui s'infiltrait partout et rongeait tout ce qu'il touchait. Les scorpions et les serpents qui poussaient les soldats à se demander à chaque pas si ce serait le dernier. Les flèches fusant des collines, tirées par les harceleurs numides. Et les difficultés d'approvisionnement...

Enfin, la guerre était finie. Au-dehors, le fracas métallique et les hurlements qui commençaient lui signalaient que Salathi Minor était en train de tomber. Et avec elle, la fin de la guerre.
Enfin, la fin de cette guerre. D'ici à une semaine, une fois la ville pacifiée et les troupes reposées autant que possible, la Ière Légion, ou plutôt ce qui en restait, partirait vers le Nord à marche forcée. Une marche forcée de plusieurs milliers de kilomètres qui causerait encore la mort de dizaines de braves soldats. Une marche forcée qui rassemblerait la Ière Légion, qu'il avait été forcé de disloquer tant le territoire à conquérir était démesurément étendu.

Et une fois parvenu au Nord... la guerre. La nouvelle guerre. Il était plus que tout que Rome rassemble sa puissance, et que, mettant de côté les différents qui la divisaient, s'attaque au géant celte. Un géant couvrant un territoire immense, bien plus que la République, et dont les armées étaient innombrables et aguerries.
Mais Rome n'avait pas le choix. Cette guerre avait de forte chance d'être sa dernière, mais, au moins, sa puissance et sa résistance demeureront dans les mémoires à jamais. Les barbares pouvaient bien les mépriser, mais eux, au moins, se battaient. Tandis que les autres, Daces, Germains ou Brittons, n'étaient que des soumis. Et les autres n'étaient que de futurs soumis, qui refusaient, par peur ou par mauvais calcul, de se dresser contre la menace tant qu'il en était temps.

Rome, elle, se battait. Ses Légions se battaient. Marcus se battait. Son cerveau se battait. Et ne désespérait pas...
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyJeu 28 Mar - 21:52

Rome était en guerre, Rome souffrait. Des dizaines de milliers de Romains étaient morts dans les lointaines terres du Nord, et les premières listes de noms arrivaient du Sud. Pourtant, Rome était prospère, très prospère. Bien plus qu'au début de la guerre. Certes, celle-ci avait ralenti sa croissance, mais cette baisse avait très vite été compensée. Ressources numides, butin des pillages gaulois, milliers d'esclaves...

Mais toutes ces richesses n'y changeaient rien: Rome avait hâte que la paix survienne, pour pouvoir panser ses blessures et développer les terres acquises. Rome était entrée en guerre pour se défendre, et avait même nourri l'espoir, ténu, de prendre quelques terres ennemies afin de pouvoir étendre son espace vital, qui était si étroit. Cela était chose faite, et bien mieux que ne l'avaient espéré même les fous les plus optimistes. La Numidie n'existait plus, la Gaule s'effritait et ses cités tombaient les unes après les autres, étouffant depuis que les routes qui apportaient les ressources si vitales étaient coupées, et Carthage, Carthage la Puissante, Carthage qui avait toujours fait peser une menace constante sur Rome, Carthage s'échouait en petits morceaux de bois et de chair sous ses murailles dégarnies.

Et pour tout cela, malgré sa lassitude et sa souffrance, Rome était heureuse. Elle sentait que l'assaut final pouvait bien être celui qui serait lancé demain, ou après-demain... Alors que Rome n'avait jamais été si puissante, ses ennemis faiblissaient, leurs lignes de défense étaient de plus en plus trouées et dispersées, et leurs garnisons de plus en plus ténues...

Et tout cela, Rome ne le devait qu'à Lui. Quand il y pensait, il ne pouvait s'empêcher de ressentir de la fierté et l'orgueil qui va avec. Certes, les Julii avaient mené le gros des combats, mais ses propres troupes n'étaient pas restées inactives, et encore moins celles des Brutii. Brutii qui, toujours déchirés par leurs querelles, mais conscients qu'il leur était nécessaire de se battre pour leur survie, s'étaient vu contraints de choisir un homme pour mener leurs Légions. Cependant, ils leur avait été impossible de choisir l'un des leurs, car cela aurait déclenché la guerre civile qui couvait depuis si longtemps dans leurs disputes. Il leur avait donc fallu trouver un homme extérieur aux Brutii, de haute naissance, mais assez jeune pour être facilement manipulable. Et leur choix s'était porté sur Lui. Bien sûr, ces imbéciles s'étaient rapidement rendu compte que si leur choix était excellent pour les domaines Brutii et pour Rome en général, il était catastrophique pour eux. Mais leurs querelles les empêchait encore et toujours de lui retirer ces pouvoirs. Voilà pourquoi Il menait à la fois les troupes Scipii et Brutii, soit plus des trois quarts des forces romaines. Et il les menait vers la victoire. Vers une victoire incontestable, qui ferait de Rome la plus puissante nation du Monde.

Mais d'abord, il fallait s'expliquer. Être convoqué par le Sénat pour répondre de ses actes en public... devant les dignitaires étrangers, pour les rassurer, qui plus est. Ils espéraient sûrement, du moins une bonne moitié d'entre eux, parvenir à l'exiler pour "acte contraire aux intérêts de la République", "tentative de prise de pouvoir" ou quelque autre phrase creuse du genre qui signifiait "tu ne nous as pas consultés, tu vas maintenant servir d'exemple". Il regarda les vieux sénateurs. À leur place, il aurait plutôt espéré que ses collègues ne parviendraient pas à le condamner. Mais étaient-ils assez futés pour se rendre compte que la situation leur avait échappé depuis longtemps?

Marcus Cornelius Scipio ouvrit la bouche, et répondit à la tirade que le porte-parole du Sénat venait de finir :
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyMar 2 Avr - 18:15

Citation :
Sénateurs, durant cette accusation, j'ai entendu parler de haute trahison. En fait, c'est l'accusation prédominante, les autres ne sont que là pour épaissir l'affaire. Vous m'accusez de trahison car j'ai « attaqué un ami de Rome, mettant ainsi en danger son intégrité, et ce sans l'autorisation du Sénat ».

Alors oui, j'ai attaqué un ami de Rome. Carthage, notre fidèle allié. Oui, nous leur avons pardonné leur trahison d'il y a quelques années. Oui, nous avons toléré leur refus de signer la paix avec nous, entravant le commerce. Oui, nous avons aussi toléré les convois de ressources qu'ils envoyaient en Gaule. Et vous, vous voudriez que nous tolérions quoi encore? La construction de leur flotte, qui n'a manifestement qu'un seul but: couler notre propre flotte? Les manœuvres de leurs navires pour rester capables de frapper rapidement notre flotte, en moins d'un mois? Les armées placées à notre frontière? Les espions s'infiltrant plus ou moins discrètement dans nos cités? L'embarquement d'une armée d'élite prête à débarquer à quelques lieux d'ici? Ou encore leur alliance avec la Gaule, malgré leurs promesses de neutralité?

Non, Carthage n'était pas une amie de Rome. D'ailleurs, techniquement, nous étions toujours en guerre. Je me suis contenté de prendre les devants pour éliminer le danger qu'ils faisaient peser sur Rome.

Et vous m'accusez d'avoir mis la République en danger? Il y avait bien moins de risques à les attaquer maintenant qu'à leur laisser du temps pour se préparer. Leur armée comptait environ 30 régiments, de puissance moyenne. Je leur en ai envoyé le double, dont une Légion d'élite. Leur flotte comptait une vingtaine de navires. J'en ai envoyé assez pour tous les couler. Et j'ai manœuvré de façon à ce que dès le premier coup, alors qu'il étaient encore sous l'effet de surprise, leur flotte tout entière et les deux meilleurs tiers de leur armée disparaissent totalement. Et même si mon plan avait échoué? Ils étaient aveugles, je venais de faire exécuter tous les espions, que je surveillais des mois. De plus, ils n'avaient pas de quoi payer l'entretien d'un seul navire ou d'un seul régiment en campagne. Nous étions également capables de lever une armée ou une flotte approximativement dix fois plus vite qu'eux.
Et si vous doutez de mes assertions, demandez à vos informateurs de se renseigner sur le déroulement actuel de la guerre. Pour peu que cela puisse être appelé « guerre ».
Donc non, je n'ai nullement mis la République en danger. Au contraire.

Enfin, et là est, nous en sommes tous conscients, le fond de l'affaire, le cœur du problème: vous m'accusez de ne pas vous avoir consultés. Pour cela aussi, ma réponse sera simple: si je vous prévenais, non seulement vos parlotes auraient pris tant de temps que j'aurais raté cette occasion de gagner sans coup férir, mais, surtout, j'aurais été certain que Carthage aurait été prévenue. Certains d'entre vous ont des intérêts à Carthage, d'autre des membres de leur famille, d'autres parlent trop ouvertement à leurs serviteurs... non, je n'ai pas la moindre confiance en vous.

Alors, nous voici à la croisée des chemins, vieillards. Décidez de mon sort... dont dépend celui de beaucoup d'autres.

Sur ce, Marcus s'assit et regarda les Sénateurs délibérer, parfaitement serein.
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MessageSujet: Re: Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve   Cornelii Scipiones, les Fils de la Louve EmptyDim 22 Sep - 10:01

Afin de répondre aux Barbares orientaux d'une façon à les vaincre totalement pour les Saturnales, les mesures suivantes ont été votées par le Sénat et s'appliqueront aux Gens des Cornelii Scipiones :

  • La mobilisation générale, déjà décrétée dans les provinces de Italia, Sardinia, Sicilia et dans la partie orientale de Africa Proconsularis, est étendue à la totalité de cette dernière, ainsi qu'aux provinces de Mauretania Caesariensis, Corsica et Baetica.
  • Afin de pouvoir entraîner les nouvelles Légions ainsi crées, 500000 sesterces vont être débloqués afin de moderniser les installations militaires de la République.
  • Afin de restaurer notre domination sur la Mare Nostrum, l'Amirauté bénéficiera d'une subvention supplémentaire de 20000 sesterces par mois, plus une enveloppe initiale de 150000 sesterces afin de moderniser ses ports.
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