Juillet 179BC, quelque part sur les côtes de la Skythikos Pontos.
Les troupes de Macédoine étaient devant Odessus.
La première guerre pour ces troupes inexpérimentées Macédoniennes. Une guerre d’importance mineure, mais une guerre quand même qui ne se contentait pas de rassembler quelques hommes dans une plaine pour une escarmouche. Non, il s’agissait d’une véritable guerre, regroupant plusieurs centaines d’hommes destinée à assurer la prise d’une cité et la domination du royaume Macédonien du Tyran Néarque sur ses adversaires et barbares les Thraces.
A l’ivresse de la victoire prochaine se mêlait une certaine anxiété chez les jeunes recrues qui avaient rejoint il y a peu les unités formées par les différentes cités du Royaume. Celles-ci n’avaient d’ailleurs pas lésinées sur leur allègement au Tyran et avaient fourni de nombreux jeunes gens pour cette guerre de conquête. Une guerre que tous espéraient brève, car nul ne souhaitait rester longtemps hors de chez lui.
Les plus aguerris d’entre eux se contentaient de vérifier une dernière fois leur équipement : graissage des armes, réparations éventuelles des coutures sur leurs armures de cuir suite aux aléas du voyage, vérification du matériel de siège … Mais chacun évitait de croiser les regards de leurs adversaires campés sur les murs de la cité.
En parlant de murs, le capitaine Taxarchiès observait quant à lui les défenses. L’ennemi s’était organisé. Les murs étaient surtout constitués d’une solide palissade de bois et de quelques et rares pans de murs en pierre, tout autour de la cité. Une palissade renforcée ici et là de menues tours de guet qui ne pouvaient au mieux qu’accueillir une poignée de combattants.
Et sur cette palissade, en cette heure tardive, circulaient encore de nombreuses sentinelles. Il lui paru qu’en face de lui, le capitaine de la garnison de la cité l’observait de même.
Taxarchès salua de la main l’adversaire avant de quitter sa plateforme d’observation et de rejoindre son état-major.
- Compagnons, demain matin nous attaquerons. Le Tyran Néarque veut une victoire rapide sur nos adversaires Thraces. Le capitaine regardait ses officiait dans les yeux. Il espérait marquer leur esprit. Nombreux parmi eux étaient de jeunes officiers, prometteurs certes, mais jeunes et inexpérimentés dans ce type de rencontre où la stratégie laissait la place au courage et la confiance en ses alliés.
- Demain, nos adversaires devraient défendre chèrement leur peau. Compte tenu du rapport de force, la prise de la palissade sera certainement difficile, même si je n’ai aucun doute de notre victoire. Le capitaine marqua une brève pause, pour appuyer son propos. Ils les connaissaient encore trop peu et il cherchait encore à sonder leur caractère au combat.
- Nos adversaires sauront certainement profiter de notre incapacité à encercler la cité, compte tenu de nos délais. Ceci ne les invitera pas à défendre la cité jusqu’au bout si les Dieux ne les soutiennent pas. Et les Dieux ne les soutiendront pas ! Les oracles sont formels. La journée de demain sera nôtre !
Nos adversaires sont courageux, mais ils ne sauront pas mourir pour leur cité. Ainsi sont ces barbares ! Aucun sens de l’honneur et du respect de leurs ancêtres ne les poussera à protéger leurs autels !
Compagnons, j’attends de vous exemplarité et ardeur au combat. Les Dieux vous observent et le Tyran Néarque également ! Vos cités seront fières de vous et chanteront vos hauts faits. Si avec ça, ils ne les avaient pas motivés… Quant ils furent interrompus par l’entrée d’une sentinelle.
- Capitaine ? Un message de l’armée du Capitaine Váios. Son armée a pris hier la cité de Cobyla. L’ennemi est repoussé.
- Compagnons, quand je vous disais que les Dieux étaient avec nous !! Demain j’attends de votre part le même talent !
Et c’est sur ces mots que le capitaine Taxarchiès invita ses officiers à quitter la tente.